Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un blog qui décrit ce que je vis, ressens, pense, ce que j'imagine et qui me permet de partager avec vous mes expériences de la vie.

Graines de pensées...

Un matin pas comme les autres: Chapitre 3

Un matin pas comme les autres: Chapitre 3

Chapitre 3: L'admirateur secret

Les jours passèrent depuis ce déjeuner et Eric se réveillait toujours avec de la bonne humeur. Il avait même repris le sport avec un groupe d’amis alors que depuis son recrutement, il avait opté pour une salle de gym afin de ne pas trainer dans un bar après une bonne séance d’entretien du corps. On dit souvent que les jours se suivent et se ressemblent mais plus maintenant pour Eric. Il lui arrivait même d’avoir la tête en l’air en pleine réunion et dû s’excuser un jour à trois reprises pour que ses collègues lui répètent ce qu’ils venaient de dire. Enfin, on dirait qu’il devenait un homme normal qui pouvait sourire à ses collègues de bureau et lancer quelques blagues. Au départ, cela avait paru bizarre pour ses collègues mais ils s’y sont habitués maintenant. Ceux-ci ne manquaient pas aussi de le taquiner pour savoir le nom de la demoiselle qui l’avait transformé ainsi. Mais lui se contentait de dire qu’il n’y avait personne.

Et c’était là maintenant son souci. Le fait de n’avoir personne avec qui partager ses soirées une fois le boulot terminé. Comme c’était à la fois agréable de se sentir libre de faire tout ce qu’on veut et à la fois déprimant de se sentir seul, assis devant la télévision parce qu’on n’a personne ! La vie est bien capricieuse. Mais était-ce la faute de la vie s’il n’avait pas de petite amie ? Avait-il réussi à pardonner vraiment la trahison de Clara qu’il avait surpris en train d’embrasser un autre garçon au cours du bal de promo à l’université ? Et même là, avait-il réussi une fois à lui avouer ses sentiments ? Non, il ne lui avait pas dit ouvertement mais elle aurait pu comprendre qu’il en pinçait pour elle. La douleur qu’il ressentit le fit revenir sur terre. Il n’est plus au campus et cette histoire date de bientôt trois ans déjà. Aujourd’hui, il était différent mais n’avait toujours pas d’expérience de la vie. Pourrait-il se mettre en couple avec une fille et lui faire confiance ? N’était-ce d’ailleurs pas pour cette raison qu’il avait choisi la vie de célibat jusqu’à ce qu’il se sente vraiment prêt ?

Il avait tellement envie de l’inviter encore à déjeuner car il n’a jamais oublié qu’il s’était senti très bien en sa compagnie. Peut-être que cela l’aiderait peut-être à clarifier ce qu’il ressentait. Etait-ce juste de l’attirance physique ? Ou avait-il réellement des sentiments pour elle ? Il fallait quand même en tant que gentleman être courageux et ne plus attendre qu’elle demande une invitation d’abord. Il fallait aussi qu’il soit élégant. Il mit donc ce jour-là, un costume noir avec une chemise bleue. La cravate était bien assortie et il mit au moins vingt minutes à vérifier si tout était bien dressé sur lui. La veille, il avait pris soin de passer chez le coiffeur pour se faire couper les cheveux. A son arrivée au bureau, il ne pouvait pas comprendre pourquoi il faisait l’objet de regards curieux. Ce n’était quand même pas la première fois qu’il portait cette veste. Mais bon Dieu, qu’est-ce qu’ils ont tous à me regarder comme cela se disait-il intérieurement à tel point qu’il commença à se sentir un peu mal à l’aise. Pour chasser ce sentiment bizarre, il se mit rapidement derrière son bureau et se laissa absorber par le travail.

Il était presque dix heures quand il osa jeter un coup d’œil au bureau d’Odette. Elle était là, encore toute belle aujourd’hui. Généralement elle portait du tailleur en semaine sauf le vendredi où elle optait pour un tissu en bonne femme africaine. Ce jour-là, elle avait porté une petite robe évasée s’arrêtant au niveau des genoux taillée dans du tissu woodin. Et pourtant c’était un jeudi. Elle ressemblait à ses mannequins qu’on voyait dans les magazines de mode. Elle était, disons, sublime. Mais une question ne cessait de le torturer. Comment faire pour l’inviter ? Et surtout de façon discrète ? Fallait-il se déplacer vers son bureau ou l’appeler au téléphone. Il ne mit pas longtemps à décider d’utiliser le téléphone.

  • Bonjour Eric, comment vas-tu et que puis-je pour toi ?
  • Bonjour Odette. Je vais bien. Et toi, comment vas-tu ?
  • Bien également. Et si tu me permets, je te trouve très beau aujourd’hui.

Quelques secondes passèrent sans qu’il ne puit prononcer un mot. Elle venait de dire qu’elle le trouvait beau ? Dire à quelqu’un qu’il était élégant est quand même différent que de lui dire qu’il était beau. Il avait rougi mais savouré le fait qu’il était toujours attirant. Un film de son adolescence au village pendant les vacances repassa en une fraction de seconde.

  • Euh ! Oui, merci balbutia-t-il ?
  • Eric, tu es sûr que tout va bien ?
  • Oui, parfaitement. Tout va bien. Ou bien ai-je dit quelque chose de travers ?
  • Oui, et devine quoi.
  • Là, je donne ma langue au chat vu que je ne suis pas doué dans les devinettes.
  • Eric, tu viens de dire Oui comme si je t’avais posé une question.
  • Ah bon ! Excuse-moi alors. J’avais la tête ailleurs.
  • Donc tu avais la tête ailleurs et c’est pour cela qu’après une minute de silence, tu dis oui ? Ou bien il y avait une autre fille au bout de ton téléphone portable.
  • Non, pas du tout. En fait, ce midi, je ne pense pas pouvoir rentrer déjeuner chez moi à cause de la réunion de treize-heures avec des clients. Mais je ne peux pas non plus rester sans rien manger et je voudrais savoir si tu pouvais me recommander un restaurant ou un lieu pour manger.
  • Pas de problème. Je te recommande L’Albatros. Ils ont une cuisine africaine impeccable qui n’a rien à envier aux restaurants français.
  • Tu peux m’indiquer le lieu s’il te plait ?
  • C’est dans le quartier administratif non loin du monument aux esclaves.
  • Si tu es disponible, cela te dirait de m’accompagner ?
  • Volontiers !

Sa réponse avait été rapide comme si elle attendait cette invitation depuis la dernière fois. Ce sera son deuxième déjeuner avec elle. Il sonna à peine midi qu’elle se pointa dans son bureau.

  • Eric, on y va sinon ce sera difficile de trouver de la place après. Et en plus vu que tu as une réunion dans une heure et demie, il vaut mieux faire vite
  • Ok. Je te suis. Tu me prends sur ta moto ?
  • Sans problème.
  • Non, je dis cela juste pour blaguer.
  • T’inquiète. La moto est plus rapide. En plus j’ai un deuxième casque.

Ils continuèrent la discussion dans l’ascenseur et elle insista à tel point qu’il finit par se résigner à monter sur sa moto. Elle roulait vite pour une femme et bien en plus. De temps en temps, elle tournait la tête pour lui sourire à travers la vitre de son casque. Avec ce trafic, elle n’avait pas peur. Quel courage ! Il ne pût s’empêcher d’admirer ses cuisses que dévoilait le vent en soufflant en contre-sens. Tout cela lui donnait des frissons dans le dos tellement il n’avait ressenti autant de désir envers une femme comme actuellement. Ils arrivèrent en moins d’un quart d’heure et remarqua qu’une foule se précipitait pour trouver une place et se faire servir rapidement. Le cadre n’était pas très chic comme les restaurants qu’il a l’habitude de fréquenter mais était bien décoré et bien aéré. Il n’y avait pas de climatiseurs mais un air frais et naturel traversait la salle comme s’il n’y avait pas de mur qui servait de clôture. La musique était douce et le repas bien chaud. C’est Odette qui s’était occupé de la commande du foutou banane, une spécialité ivoirienne avec de la sauce d’arachide préparée avec des morceaux de mouton et de bœuf. Il ne mangea pas beaucoup mais c’était délicieux. Jusque-là, il a toujours entendu parler de ce plat mais n’y avait jamais encore goûté. Il mangea avec la main pour faire comme son invitée malgré qu’il fût posé à côté d’eux des cuillères.

Après avoir apprécié la qualité de la cuisine, il remercia Odette et ils revinrent au bureau.

  • Merci pour le déjeuner s’empressa-t-il de placer.
  • Mais non, c’est moi qui te remercie. Comment as-tu trouvé le repas.
  • C’était excellent. Je n’hésiterai pas à y retourner avec toi.
  • Donc on remet sur demain alors. Mais pas au même endroit.
  • Euh… OK. Comme tu voudras. Et puis, on ira encore avec ta moto ?
  • Euh… OK. Comme tu voudras répéta-t-elle. Entre temps, dis-moi, comment étaient mes seins ?
  • Quoi ? Comment ? Quelle question !
  • Juste comme cela. Vu que tu les avais serrées à l’aller comme au retour…
  • Ah bon ! Excuse-moi alors, ça devrait être la peur de la route à moto. Je ne m’étais pas du tout rendu compte.
  • Ne t’excuse surtout pas sinon je me sentirai vexée. Surtout que tu as des mains bien fermes, je ne serai pas contre le fait que tu me serres plus fort contre toi demain.

Sur ce, elle tourna comme une pirouette et disparue dans son bureau. C’est vrai qu’il ne s’était pas rendu compte qu’il avait posé ses mains sur ses seins. Oh mon Dieu ! Quel spectacle avait-il donné ? L’avait-il vraiment serré aussi fort contre lui quand elle conduisait ? Il continua par se remémorer tout le parcours quand il entendit le téléphone sonner.

  • Allo
  • Eric, tu n’es pas censé être en réunion à treize heures et demie ?
  • Euh… en fait non. Je voulais juste déjeuner avec toi et je ne savais pas comment m’y prendre. J’espère que tu ne m’en veux pas. Cela ne se reproduira plus
  • Oh que c’est chouette de ta part. Quelle femme n’aimerait pas être à ma place actuellement ?

Sans lui laisser le temps d’ajouter un mot, elle raccrocha le téléphone. Qu’est-ce qui lui était passé par la tête ? Il aurait pu lui dire que les clients avaient repoussé la réunion à cause d’un imprévu. Maintenant que penserait-elle de lui ?

Il sonnait pratiquement seize heures quand il voulut descendre à la cafétéria se servir un thé et se retrouva nez-à-nez avec un livreur de fleurs. Le bouquet était impressionnant et joli sans parler de l’odeur de jardin qu’il dégageait.

  • Excusez-moi Monsieur, pourrez-vous m’indiquer le bureau de Mademoiselle Odette s’il vous plait ?
  • Oui. Au fond sur votre droite, répondit-il puis continua son chemin.

Il se retrouva au rez-de-chaussée sans se rappeler ce qu’il y était venu faire. Qui peut bien lui envoyer un si joli bouquet de fleurs ? Il se rappelle bien qu’elle lui avait raconté au cours du déjeuner qu’elle aimerait avoir un homme dans sa vie qui l’inviterait souvent les midis ou les soirs…et qu’elle était toujours célibataire sans engagement. Serait-elle en train de lui mentir ? À quoi jouait-elle ? Il remonta furieux dans son bureau et manqua de percuter la bonbonne d’eau placée dans le couloir. Tout le monde se rendit compte qu’il n’était plus dans son état normal. Il s’assit dans son bureau, tournant le dos à son ordinateur jusqu’à dix-huit heures. Il prit ses effets pour partir très tôt quand une petite voix l’interpella :

  • Eric, s’il te plait, tu peux m’aider avec le bouquet de fleurs ? c’est un peu gros pour que je puisse conduire ma moto et la tenir en même temps.
  • Ok, sans problème. Mais tu comptes faire comment puisque tu ne peux pas conduire ? je t’en débarrasse ?
  • Non, un joli bouquet comme celui-ci ? En fait je voudrais savoir si tu pouvais me déposer à la maison puisque je ne peux pas conduire avec le bouquet.
  • Ok. Sans problème. Je t’attends au parking alors.

Il partit rapidement sans même se proposer de lui prendre le bouquet. C’était d’ailleurs normal vu qu’il était en colère. Mais pourquoi en colère ? Pourquoi devrait-il l’être ? Il força le sourire quand il la vit descendre les marches de l’escalier comme si elle avait bu toute un fut de bière. Il la déposa chez elle après qu’elle lui servit de guide. Au moment de démarrer il osa une question qu’il regretta aussitôt après l’avoir posée :

  • Ce bouquet est très joli. Ce serait indiscret de ma part de chercher à savoir qui te l’a offert ?
  • Un admirateur, répondit-elle.

Puis elle tourna le talon pour rentrer chez elle. Il roula vite en se passant en boucle cette phrase dans sa tête : un admirateur. Qui pouvait-il bien être ? Pourquoi devrait-il lui offrir un si joli bouquet alors qu’il s’apprêtait à lui demander de sortir dîner avec lui ce soir-là ?

Furieux, il gara sa voiture, pris une douche et s’endormit sans même manger.

Que se passera-t-il le lendemain ? La suite dans le Chapitre 4 très bientôt

Relire le Chapitre 1 , la suite et le Chapitre 2

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article