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Un blog qui décrit ce que je vis, ressens, pense, ce que j'imagine et qui me permet de partager avec vous mes expériences de la vie.

Graines de pensées...

Essence boudè: un mal nécessaire?

Essence boudè: un mal nécessaire?

S’il est un phénomène unanimement reconnu comme gangrène dans notre sous-région, c’est celui de l’essence frelaté communément appelé « Boudè ». Une essence souvent bon marché mais à fort risque en matière de manipulation. On se rappelle déjà des drames survenus dans la gestion des stocks car les conditions de sécurité ne sont souvent pas bien remplies. Si certains détraqueurs pensent que son utilisation constitue un risque pour les moteurs, il faut aussi noter que certains n’ont jamais mis de l’essence à la pompe depuis l’achat de leurs engins qui continuent de bosser parfaitement.

  1. L’essence Boudè : parfait reflet de la réalité du marché

La théorie du marché enseigne que le prix est fonction de l’offre et de la demande. A chaque niveau d’offre et de demande, un équilibre est trouvé. Au Togo comme dans certains pays, contrairement aux stations d’essence conventionnelles qui affichent un prix identique défini par les autorités, le prix de l’essence Boudè n’est pas identique et peut même parfois varier au sein de la même journée. Tantôt moins cher, tantôt plus cher que dans les stations-service suivant la position géographique du vendeur. Ainsi, en périphérie de la capitale, le prix est plus élevé qu’à certains endroits de la capitale et plus élevé que dans les villes proches de la frontière du Bénin (origine d’une partie de l’essence frelatée). Sur les routes internationales, également en allant vers le nord du pays, on en trouve relativement plus cher. La raison est toute simple : il n’existe pas de stations d’essence dans ces zones.

J’en ai fait l’amère expérience le samedi passé en me rendant à Agou pour des funérailles. Comment imaginer qu’avec ces grandes villes sur le parcours de presque 100Km, aucune station d’essence ne fonctionne ? C’est vraiment déplorable et l’Etat ainsi que les propriétaires de ces stations se doivent d’agir. On ne peut pas continuer à vivre dans un Etat pareil.

2. L’essence Boudè : source de revenus pour des ménages

La vente de l’essence est la source de revenus pour certains ménages qui n’ont cette activité que comme seul travail disponible. Et parfois de père en fils en passant par la maman. Si je suis d’avis qu’il faut protéger d’avantage nos familles (risque de santé), je suis aussi un fervent militant qu’une solution profonde soit trouvée pour offrir du travail à la jeunesse.

Une incompréhension subsiste de toute façon parmi les professionnels de cette activité : pourquoi certains sont torturés dans l’exercice de cette activité alors que d’autres ne le sont pas ?

3. L’essence Boudè : du dépannage et un moindre mal économique

Ce type de carburant est souvent utilisé par certains comme du dépannage quand en cours de route on se rend compte que le niveau est assez bas et pour éviter une panne sèche. Ce que j’ai eu à faire le samedi passé car n’ayant pas du tout le choix. Je ne pouvais pas prendre le risque de rouler 100 Km avec un compteur déjà en orange pendant déjà près de 30 Km. Ce dépannage m’a coûté 600F le litre alors qu’à la station-service, le prix est actuellement de 494 FCFA.

C’est aussi un moindre mal économique quand l’Etat est absent dans plusieurs localités de notre pays dans la distribution du carburant. Tellement de localités n’ont pas d’autre choix que d’utiliser du carburant boudè pour faire fonctionner les moteurs et de ce fait l’activité économique qui se retrouverait morte sans moyens de déplacements.

Je pense pour ma part donc qu’il y a urgence en la matière à moins que nos dirigeants soient eux-mêmes détenteurs de stations boudè et trouveraient cette activité plus lucrative que bosser pour le pays.

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