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Un blog qui décrit ce que je vis, ressens, pense, ce que j'imagine et qui me permet de partager avec vous mes expériences de la vie.

Graines de pensées...

LA FILLE DE LA DALLE - CHAPITRE 10

Photo by Alssire N'Diaye

Photo by Alssire N'Diaye

Comme il est dans l’eau, on ne sait pas que le poisson pleure. Après avoir quitté Cynthia, et sans pouvoir expliquer ce qui se passait, je fondis en larmes. Pour quelles raisons ? Je ne pouvais pas identifier si c’était d’admiration pour sauver quelque chose à laquelle elle tenait ou si c’était par peine de voir qu’on ne peut pas se fier à une femme ou tout simplement si c’était parce qu’il y avait toujours un sentiment et que j’avais mal de savoir qu’elle me mentait.

Il y avait quand même un mélange de sentiments qui me faisait me sentir bizarre. Je m’arrêtai devant une église pendant un instant. C’est là je me rappelai qu’il y avait longtemps que je n’allais plus à la messe. La paresse avait pris le dessus dès que j’avais commencé par travailler. Ou bien ma situation était une punition divine ? Je savais que Dieu était miséricordieux et pardonnait toujours à ses enfants. Peut-être qu’en faisant un arrêt de quelques minutes, il pourra reconsidérer tout ce qu’il me faisait endurer.

J’avais perdu la confiance en l’être humain en général, y compris moi-même. Je commençais par me rendre compte qu’il y avait de jolies filles qui m’entouraient. Avant le sexe avec Elvire, je n’avais jamais fait une remarque pareille. Le diable s’est-il encore incarné en une femme pour faire tomber l’homme ? Ce serait vraiment stupide vu que nous ne sommes plus nus comme dans le Jardin d’Eden. J’avais honte de moi-même de me présenter dans cette situation devant Dieu. Je fis le signe de la croix et puis rien. J’étais resté là, assis, sans parler pendant cinq minutes. Je ne savais pas par où ou par quoi commencer. Je me suis dit qu’après tout, il savait ce dont j’avais besoin et que c’était à moi de plutôt écouter ce qu’il voulait me dire. Ces petites minutes m’ont permis de réfléchir un peu et de me remettre en question. Mais ma remise en question n’arrivait pas à effacer la douleur que je ressentais vis-à-vis de Cynthia. Mon téléphone interrompit ma méditation et pour ne pas déranger les autres fidèles, je me retirai de l’église. Dès que j’eus fini de raccrocher, je démarrai ma voiture pour rentrer directement à la maison car Cynthia était là et m’attendait.

  • Rebonjour Cynthia. Que fais-tu là ?
  • Chéri, tu sais que je n’aime pas quand on se dispute.
  • Je ne me rappelle pas qu’on se soit disputés.
  • Tu es quand même parti avec un air fâché et mystérieux.
  • Parce que toute cette histoire ne me parait pas claire simplement.
  • Chéri, je ne te cache rien et tu le sais. Je crois juste que ce sont des jaloux qui essaient de nous séparer.
  • S’il n’y a rien alors je ne vois pas pourquoi tu t’inquiètes autant.
  • Je m’inquiète plutôt pour toi car je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose de mal
  • Ou peut-être pour ce que je risque de découvrir si je menais les investigations.
  • Non, pas du tout. Fais comme tu veux. Moi je m’en vais.

Puis elle tourna le talon et commença à s’en aller. Elle espérait sûrement que j’allais la retenir mais je ne fis aucun geste. Elle s’arrêta au milieu de l’escalier, se retourna, et me regarda méchamment avant de poursuivre sa descente. Je ne voulais surtout pas jouer à ce jeu, à son jeu. J’allais prendre tout mon temps et c’est sûr qu’elle reviendra d’elle-même.

Quand elle disparut, j’entendis une voix de l’autre côté du balcon m’appeler.

  • Charles, Charles, Attends.

Il ne fallait pas être un devin pour savoir de qui il s’agissait. Elvire fit rapidement le tour pour me rejoindre.

  • Tout va bien ?
  • Oui Elvire. Tout va bien. Et de ton côté ?
  • Je me porte comme un charme. Juste que j’avais senti le ton monter un peu et je me suis inquiétée.
  • Donc tu sais écouter aux portes ?
  • Quelles portes ? Je n’en vois aucune.
  • Derrière le mur alors.
  • Je me rends. Mais ce n’était pas volontaire.
  • Ai-je un autre choix que de t’accorder le bénéfice du doute ?
  • Tu as un truc à manger ?
  • Non, je ne crois pas.

Puis regardant ma montre, je me rendis compte qu’il était déjà onze heures mais que je n’avais rien avalé. Je n’avais même pas envie de cuisiner ce jour-là.

  • Oh merde ! m’exclamai-je 
  • Il y a un souci ? J’ai fait ou dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?
  • Je n’ai pas vu l’heure filer. En plus aucune idée de ce que je vais manger. Et avoir parlé de nourriture avec toi m’a ouvert un creux en même temps.
  • Oh pauvre Charles. Comme tu es mignon quand tu as faim.
  • Merci de me remonter le moral. Si tu permets, je vais sortir chercher un truc à manger.
  • Au lieu de sortir, et si je te faisais la cuisine ?
  • Désolé mais je ne crois pas que ce soit une bonne idée même si j’apprécie bien ta générosité.
  • Tu veux dire par là que je ne sais pas faire une bonne cuisine ?
  • Pas du tout.
  • Ou bien tu as peur que je te mette un filtre d’amour dedans ?
  • Non plus. Mais tu es capable de le faire, pour de vrai ?
  • Je n’en ai pas besoin. Puisque tu sais. Même si ça se reproduit, ce ne sera pas la première fois et sans filtre d’amour.
  • Qu’est-ce qui nous avait pris ce soir-là sur la dalle ?
  • Je suppose que l’envie était trop forte.
  • Et je me demande quand est-ce qu’elle reviendra.
  • Et si on parlait plutôt de nourriture ?
  • Que veux-tu que je te prépare ?
  • Tout ce que tu veux. Mais que cela soit bien clair entre nous. Ce sera cette fois-ci uniquement. C’est compris ?
  • Instruction très claire comme l’eau de roche. Voyons ce dont tu disposes dans ta cuisine.

Sans demander la permission, elle prit possession de la cuisine, ouvrit les placards et à chaque fois, secouait la tête. Puis au bout d’un moment, elle s’exclama :

  • Comment peut-on vivre avec rien que des nourritures en boite de conserve ? Prends ton porte-monnaie. Nous allons au marché.
  • Euh… Ok. Mais tu as besoin que je vienne au marché avec toi ?
  • Faire le marché fait partie de la cuisine. Alors tu viens et sans discuter.
  • D’accord chef.

Pour un fou rire s’installa. Je la trouvais joviale et pleine de vie. Elle avait bon cœur. Tout homme devrait être heureux ou presque de l’avoir comme épouse. Mais avec ce qui s’était passé entre nous sur la dalle, je ne savais pas s’il fallait confirmer ce que mes pensées m’envoyaient comme message. Ne pouvant plus supporter de tirer mes propres conclusions, une fois dans la voiture en direction du marché, je lui demandai :

  • Tu as un petit ami ?
  • Un fiancé plutôt. Mais il ne l’est presque plus depuis quelques temps.
  • Il y a un souci avec lui ?
  • Un très gros souci même et ma foi, il vaut mieux ne pas trop y penser. Car je compte mettre fin à toute cette histoire et recommencer ma vie. Les hommes, je me méfie maintenant.
  • Et moi ?
  • Toi quoi ?
  • Tu te méfies aussi de moi ?
  • Je ne sais pas trop. Je commence à peine à te connaître.
  • Parlant de connaître, c’est vrai que j’ignore tout sur toi. A part le fait que tu habites dans le même immeuble que moi.
  • Qu’est-ce que tu veux savoir ?
  • Par exemple, si tu es fille unique ou si tu as des frères et sœurs, ce que tu fais dans la vie.
  • J’ai une sœur jumelle et deux frères. Ils sont en France. Pour le moment, je fais un stage pour boucler mon mémoire de Master en Criminologie.
  • En Politique Internationale ?
  • Oui, tu es étonnée de voir une femme s’intéresser à ce genre de truc ?
  • Non, pas du tout. Juste que je ne savais pas que cela existait chez nous.
  • Bien sûr que non. Je fais les études à Paris. Je suis rentré il y a presque deux ans. Si je ne suis pas reparti depuis tout ce temps, c’est parce que je pensais avoir trouvé le grand amour. Il était vraiment sympa et charmant. Mais depuis trois ou quatre mois, c’est la galère avec lui.
  • Je suis vraiment désolé que les choses ne se passent pas comme prévues. J’espère que ton cœur ne durcira pas et que ton cœur ira au plus méritant bientôt.
  • Je me demande s’il existe encore des hommes à qui on peut donner complètement son cœur.
  • Je suis certain qu’il doit y en avoir. Peut-être pas très loin de toi mais que tu ne remarques pas.
  • Tu veux parler de toi je suppose ?
  • Si Dieu me fait cette grâce, alors je lui serai éternellement reconnaissant.
  • Tourne à droite au prochain carrefour.
  • Pourquoi ? Le supermarché c’est tout droit puis après à gauche.
  • Je t’ai parlé de marché et non de supermarché.

La galère. Tout ce que je détestais dans la vie depuis que j’ai eu un emploi. C’est vrai que je n’achetais qu’au marché traditionnel quand j’étais encore étudiant. Mais c’était déjà de l’histoire ancienne. Mon allergie à la poussière m’a contraint à éviter cette zone. Mais devais-je offenser Elvire en refusant de la suivre sous prétexte qu’elle n’allait pas au supermarché ? Je fis comme elle l’avait demandé et m’arrêtai sur le parking. Il n’y a pas de poussettes ici. Elle acheta un gros sac communément appelé Bafana et nous commençâmes les emplettes.

Elle me trimbala dans les rayons d’épicerie où j’humai toutes sortes de parfums pour la plupart piquants. Du poivre, du piment, de l’ail. Puis c’était la zone des poissons frais. Je fis l’effort de ne pas paraître désagréable en restant patient. Ce qui me surprenait le plus chez elle, c’était son caractère déterminé à marchander les prix des denrées. Juste pour un tas de piment, elle avait passé deux minutes. Mon ventre, en ce moment m’envoyait des alertes. Il fallait faire vite. Au total, trente minutes pour acheter des produits dont le poids total n’excédait pas cinq kilos. J’étais quand même soulagé quand nous arrivâmes à la maison. Je la laissai s’installer et s’occuper de la cuisine. Je m’excusai pour aller prendre un bain et me changer.

Après avoir fini de prendre ma douche, la serviette nouée à la taille, je posai mes fesses sur le lit en réfléchissant à ce que j’allais porter. Sans m’en rendre compte, avec l’air frais du climatiseur, je m’étais endormi. Ce fut l’odeur de la nourriture qui me réveilla mais je sursautai du lit car je n’étais plus seul dans la chambre. Elvire était assise en face de moi, avec un regard admirateur sur mon corps. La situation me rappela la dalle et mon érection souleva légèrement la serviette.

  • Désolée de t’avoir fait peur.
  • Non, ça va. Tu es là depuis combien de temps ?
  • A peu près dix minutes
  • Dix minutes ? Et tu ne m’as pas réveillé ?
  • Oh que si. J’ai essayé mais tu devais être très fatigué.
  • Désolé, je t’ai laissée seule dans la cuisine.
  • Tu as un corps de ouf. Toutes les femmes rêvent sûrement d’avoir un truc pareil à la maison.
  • Euh… Merci pour le compliment.
  • En plus, tu as l’air plus en forme que la fois passée sur la dalle.
  • S’il te plait, oublions ce qui s’est passé sur la dalle. Cela n’aurait dû jamais se produire.
  • Mais c’est déjà arrivé et tu ne peux pas changer le passé.
  • Mais je peux au moins empêcher que cela se reproduise encore.

Puis je m’habillai en enfilant une culotte qui dépassait légèrement le genou avec un t-shirt léger.

  • Comme elle sent bon ta cuisine !
  • Merci. Allons-y avant que le plat ne refroidisse.

Elle avait préparé un plat de couscous avec des petits pois et du gésier de poulet. J’avais sorti de ma réserve une bouteille de vin blanc. Nous mangeâmes puis dégustâmes le vin. Puis elle débarrassa la table. J’en profitai pour allumer la télévision et m’installer dans le canapé. Quand elle eut fini de débarrasser et de laver le couvert, elle posa ses mains autour de mon cou en se tenant derrière moi puis commença à me caresser. Cela faisait du bien de sentir une si douce main relaxer les muscles de votre corps. Mais je l’arrêtai quand je me rendis compte que sa main glissait un peu trop vers le bas.

  • Tu es sûr que tu ne veux pas que je continue et que je descende plus bas ?
  • Si je le veux mais il ne le faut pas.
  • Et pourquoi donc ?
  • Juste comme cela. Tu as un fiancé même si ça ne va pas bien entre vous actuellement et moi aussi j’ai une petite amie.
  • Avec laquelle ça ne va pas bien également. Alors pourquoi ne pas se consoler mutuellement ?
  • Excuse-moi mais je ne peux pas.
  • Elle s’appelle comment ta copine ? Elle doit avoir de la chance.
  • Elle s’appelle Cynthia.
  • Cynthia ? Répliqua-t-elle d’un air un peu ébahi.
  • Tu la connais ?
  • Je ne sais pas trop. Je ne suis pas sûre. On ne sait jamais vue je suppose.
  • Ok.
  • J’espère faire sa connaissance quand elle passera.
  • Que je te fasse signe quand elle sera là ?
  • Oui.
  • Tu es sûre que c’est une bonne idée ? Je ne saurai être dans une même pièce que vous deux.
  • Tu as quelque chose à te reprocher ?
  • Et ton fiancé s’appelle comment ?
  • Fabrice.
  • Tu me le présentes la prochaine fois ?
  • Je me demande même s’il aura une chance de revenir par ici. Mais rassure-toi, je te ferai signe.
  • Je me tiendrai prêt à lui casser la gueule si tu le souhaites. Ça lui apprendra à faire souffrir une jolie demoiselle comme toi.
  • Prépare-toi à casser également celle de sa sœur au passage.
  • Vous vous détestez à ce point ?

Le crabe n’est pas le bienvenu au jeu de contorsion. J’étais donc déjà debout entrain de la raccompagner. J’espérais que personne ne vous voie. Car les rumeurs sont ce que je détestais le plus. Les gens n’ont pas accès au fond du dossier mais n’hésitent pas à colporter toutes sortes d’allégations, juste pour se rendre indispensables auprès des fainéants qui n’ont rien à faire de leur temps. Je me fendis encore en remerciements pour le repas afin de verrouiller la porte derrière moi. Ouf, je pouvais respirer et laisser éclater ma colère en même temps. Cependant, je me félicitais d’avoir été sage avec elle à mes côtés. Les événements d’Abidjan m’avaient servi de leçon et j’avais donc décidé de jouer la carte de la prudence. Sinon l’envie était là et très forte.

Le week-end était d’ailleurs déjà fini. La semaine qui suivit était tellement bizarre que j’avais l’impression que quelqu’un tirait sur les ficelles du temps un peu plus vite qu’il n’en faut. Déjà le lundi, Moraine avait collé un post-it sur mon bureau avec la mention J-4. Chaque jour, elle déposait un nouveau message en réduisant les jours comme pour me dire de ne pas oublier les crêpes promises.

    Nous étions déjà mercredi et aucun signe de Cynthia. Je voulus appeler pour prendre de ses nouvelles mais je me disais que ce serait une façon de lui dire qu’elle avait gagné. Le jeudi matin, Moraine vint me trouver avec un visage moins enchanté que les autres jours :

    • J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Je commence par laquelle ?
    • Je préfère que tu commences avec la mauvaise nouvelle, lui répondis-je.
    • Ok. La mauvaise nouvelle, c’est que nous recevrons de la visite à la maison demain. Des cousins viendront passer le week-end avec nous. Mes parents rentreront donc plus tôt que prévu.
    • Jusque-là, je ne trouve pas cette information si mauvaise que cela. Nous n’aurions qu’à reporter la séance de crêpes.
    • Attends au moins d’entendre la bonne nouvelle.
    • Ah oui, il y avait deux nouvelles effectivement. J’écoute.
    • La bonne nouvelle, c’est que nous pourrons faire la soirée crêpe. Mais chez toi.
    • Mais.
    • Chut ! Non négociable. Sauf si tu as une petite à gérer.
    • Non, ce n’est pas cela. Juste que….
    • Rassure-toi, je ne vais pas passer la nuit chez toi.
    • Ok. Comme tu insistes…

    Le lendemain, dix minutes avant l’heure officielle de sortie, elle était déjà prête. Je pouvais sentir son excitation. Elle se pointa à dix-sept heures trente minutes exactement devant mon bureau pour m’intimer l’ordre de rentrer. Je la suppliais de m’accorder une dizaine de minutes supplémentaires sans réussir à la faire fléchir. Tout ce qu’elle trouva pour me répondre, c’était : « Ce que femme veut, Dieu veut ». Elle rangea elle-même mon matériel et ferma mon laptop. Elle me fit comprendre en fait qu’elle devait rentrer un peu plus tôt à cause des cousins. Sinon elle aurait été patiente envers moi. Je m’arrêtai au supermarché pour acheter de la farine, de la levure, de la poudre de vanille, du lait écrémé, quelques œufs ainsi que du Nutella et une confiture de fraise. J’ajoutai aussi un peu de fromage, jambon et du beure gastronomique. Elle était sous le charme à la façon dont elle me regardait.

    Une fois chez moi, je l’installai dans le salon et je mis mon tablier de cuisinier pour faire aussi vite que je pouvais. Elle me regardait mélanger la farine, le sucre, les œufs, le lait, la vanille, de battre l’ensemble pour avoir une pâte liquide et homogène que je faisais cuire dans une poêle légèrement chauffée. Tout se passa en quelques minutes seulement. Pendant ce temps, elle découpait le fromage et le jambon en de fines tranches prêtes à être dégustés. Je sortis un beaujolais du réfrigérateur et je dressai la table. Dans nos échanges, je lui demandai des nouvelles de la maison, de sa cousine d’Abidjan. Sur ce point, elle me demanda si j’étais toujours intéressé par elle. Je répondis spontanément par la négation. L’amour à distance, je n’y crois pas. Donc c’était totalement exclu de ma pensée. Puis elle enchaîna :

    • Alors moi je te plais ?
    • Moraine, je ne pense pas qu’il faille que nous ayons ce genre de discussion. Tu es une très belle fille. Qui pourrait rester insensible à ton charme ?
    • Merci mais cela ne répond pas à ma question.
    • Si tu permets, je préfère ne pas y répondre.
    • J’en conclus donc que c’est oui.
    • Ça se pourrait. Mais j’ai déjà une petite amie.
    • Je sais. Cynthia. Et si tu lui proposais de me laisser sa place ?
    • Hahahaha. Tu as vraiment un bon sens de l’humour.
    • Je parle sérieusement. Charles, tu me plais énormément et je ne fais que penser à toi tout le temps. Je serai ravie que tu me donnes une chance.
    • Je risque de te faire souffrir dans ces conditions.
    • Pour toi je suis prête à tout, même à souffrir le martyr.
    • Je n’en doute pas un seul instant. Comment trouves-tu ma cuisine ?
    • Très excellente. Moi-même je ne me rappelle pas savoir cuisiner des crêpes comme tu le fais si bien et facilement en plus.

    Elle venait de finir de parler quand son téléphone sonna. C’était son père. Il était déjà vingt-heures. Elle se servit un dernier verre de vin et demanda la permission de rentrer. Avant de lui ouvrir la porte, elle se retourna, me regarda droit dans les yeux et baissa la tête comme pour me dire qu’elle aurait aimé rester plus longtemps ou qu’elle attendait quelque chose. Sans hésiter, je la pris dans mes bras puis lui caressa la joue avant de fourrer ma langue dans sa bouche. Elle m’enlaça et répondit à mon baiser. Juste que la sensation que j’avais ressentie à Abidjan avait disparu. Le baiser n’avait plus le même goût. Je relâchai mon étreinte et je la reconduisis vers sa voiture garée au parking de l’immeuble. En franchissant le portail, nous nous retrouvâmes nez-à-nez avec Elvire qui rentrait. Elle resta figée, devenant toute rouge. Moraine avec le visage grave commença à marcher rapidement vers sa voiture quand Elvire lui barra la route. Je pouvais sentir une rage monter en elle. Elle commençait à lever la main comme pour la frapper mais finalement pointa le doigt en direction de son visage et tout ce qui sortit de sa bouche était :

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