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Un blog qui décrit ce que je vis, ressens, pense, ce que j'imagine et qui me permet de partager avec vous mes expériences de la vie.

Graines de pensées...

QUI DOIT SAUVER L'AFRIQUE?

QUI DOIT SAUVER L'AFRIQUE?

Le débat est intéressant et passionnant à tel point que les passionnés en arrivent à se dire des vérités blessantes. Mais à la fin, quelle décision ou initiative ou résolution est prise ? Et c’est bien là mon problème à moi. On discute, on se dispute mais on ne décide rien et on accuse. Car c’est plus facile d’accuser autrui pour le malheur qui nous arrive.

Alors qui doit sauver l’Afrique ? La France ? Les USA ? La Chine ? Le Japon ? L’Union Européenne ? L’Afrique ?

Qu’est-ce que les européens, les américains, les chinois, les japonais, les indiens, etc… ont et que l’Africain n’a pas ? Les minerais ? L’Afrique en a plus que tous ces pays. La main d’œuvre ? Elle est abondante et moins chère. Des Terres agricoles ? Je ne saurai estimer la superficie inexploitée. Des Universités et des intellectuels ? L’Afrique en a tellement qu’on continue par se demander si notre situation ne relève pas plutôt d’une malédiction divine que le fruit d’un hasard. Mais la réalité est que Dieu nous aime et ne peut pas se satisfaire de voir l’Afrique si misérable. Alors la faute à quoi, à qui ?

  1. Le manque de volonté politique

J’insiste sur ce point en disant que la volonté politique ne saurait se limiter aux beaux discours. En tout et pour tout, il y en a tellement eu que pour éviter de dire au peuple qu’on continue de le prendre pour un con, il vaut mieux fermer sa gueule. Qu’est-ce qui empêche un Président (élu ou qui se dit élu) de récompenser le peuple en posant des actes sociaux salutaires, en mettant en place des politiques de gestion axées sur le développement et l’autonomisation des peuples ? Le reste, je préfère le passer sous silence. Ou simplement en réalisant jusqu’à 80% de ses promesses politiques (qui finalement ne servent qu’à acheter les voix).

  1. Le manque de solidarité africaine

En Afrique, nous avons beaucoup de talents. Malheureusement, l’envie, la jalousie, le désir d’être le seul à réussir font que nous sommes incapables d’additionner nos compétences pour multiplier les opportunités afin de devenir plus forts. L’africain préfère piétiner son voisin afin de progresser et n’hésite pas à procéder à la trahison, à faire des coups bas.

De toute l’histoire de l’Afrique moderne contemporaine, je n’ai pas souvenance de l’Afrique qui décide collectivement et met en œuvre un programme commun. Il y a toujours un qui trouve à dire, ou qui refuse le compromis.

  1. Le manque d’ambition collective

Il y a tellement d’exemples de l’échelle micro au niveau macro. L’africain préfère dérouler le tapis rouge à l’étranger qu’à son voisin. Un exemple qui me tient particulièrement à cœur est le « Marché Unique Africain » et le « Marché Unique du Transport Aérien en Afrique ». Quelle différence entre ces deux initiatives et l’Union Européenne, l’Espace Schengen… ??? Pourquoi malgré qu’à l’époque de la création de l’Union Européenne, des pays comme l’Italie, la France, l’Allemagne, l’Angleterre pour ne citer que ceux-là se sont quand même associés avec des pays plus faibles afin de promouvoir l’économie et le développement communautaire et que les africains ne peuvent pas faire pareil ?

Qu’avons-nous réellement à perdre en nous mettant ensemble ? Le pire dans tout cela, c’est que nous n’avons pas forcément à innover. Les USA, l’UE, etc… ont déjà fait les expériences et mis en place les solutions. Pourquoi ne pas simplement exploiter ces solutions et essayer?

  1. La dépendance de l’aide

Devrait-on parler vraiment d’aide ? Ou plutôt de dettes ? Certes, la dette est normale. Même les pays les plus avancés en ont. Si nous avons conscience de notre potentiel en Afrique, pourquoi sommes-nous incapables d’imposer à celui qui vient financer un projet de faire un transfert de technologie comme les chinois, les japonais et les autres l’ont exigé. Si je dois donner un marché de construction d’un TGV et que j’y contribue même à hauteur de 10% au budget, qu’est-ce qui m’empêche d’exiger que la main d’œuvre soit locale ?

Les chinois viennent financer des projets en Afrique et achètent tout en Chine qu’ils apportent (en nous facturant bien sûr le transport), viennent avec la main d’œuvre chinoise (facturée très chère alors que la main d’œuvre locale est asservie comme des esclaves avec des salaires de misère) et repartent au final avec leur argent et le nôtre et nous sommes obligés quand même de payer (rembourser). Quoi de plus normal que de devenir alors des pantins au bon gré du reste du monde entier ?

  1. Le manque d’engagement à réussir

L’africain est-il résolument tourné vers la réussite ou plutôt vers le jour le jour ? Ne préfère-t-on pas en Afrique trouver le nécessaire pour vivre chaque jour plutôt que de bâtir un projet sur le long terme ?

L’échec est un facteur qui doit plutôt encourager que décourager. Une preuve toute simple est le développement de l’homme lui-même. A notre naissance, étions-nous capables de parler, de manger seul, de marcher, de courir ? Non. C’est après plusieurs tentatives infructueuses et par la persévérance que nous avons appris à manger seul, à nous doucher seul, à marcher seul, à courir, etc… alors pourquoi se contenter d’un rien et abandonner à la première difficulté ?

Le paradoxe semble lié peut-être à la terre. Car cet engagement à réussir est fortement ancré dans l’Africain qui vit en Europe ou aux USA ou en Chine. Alors devrait-on parler d’une mentalité de l’âge de la pierre taillée ? Certes, on dit de l’Afrique qu’elle est le berceau de l’Humanité mais cela ne veut pas dire que nos réflexions doivent demeurent dans le paléolithique. Le monde a assez évolué pour que nos mentalités aussi évoluent. A défaut, copions au moins ce qui réussit.

  1. La religion

Je risque de heurter certaines sensibilités. Mais rassurez-vous ce n’est pas parce que je suis moins ou plus croyants que les autres. Je n’ai rien en fait contre la religion. Ce que j’ai en horreur, c’est de penser que la Prière est la seule chose qui sauvera l’Afrique de la misère. Même dans la Bible, Jésus aide à condition qu’un effort soit fourni et qu’une volonté soit manifestée. « Mets sur tes genoux et on t’aidera à porter sur ta tête ». Sinon pensez-vous que Dieu aime les paresseux ? Même lui, il a travaillé pendant 6 jours et 6 nuits avant de se reposer le 7ème jour. Alors pourquoi tant d’églises aujourd’hui qui appauvrissent les fervents croyants alors que les pasteurs se construisent des villas, des usines et que sais-je encore ? La religion aurait-elle abruti l’Africain ?

  1. Le manque de considération de sa propre force

Beaucoup de décisions au plan international sont prises en fonction du poids diplomatique. Mais quand on mendie tout le temps, peut-on encore se rappeler qu’on est fort ? On a l’impression que la richesse du sous-sol africain abruti (excusez-moi le terme) nos dirigeants. Qu’est-ce que cela coûte à un pays africain X de dire par exemple : si tu m’imposes cette décision, je te retire l’exploitation du pétrole ?

Sauf si la question est plutôt sur un autre terrain qui n’est autre que celui de la légalité des élus. De plus en plus, on a conscience que nos dirigeants nous sont imposés depuis Paris, Bruxelles, Washington, Pékin et que sais-je encore. En d’autres termes, nous avons des présidents africains élus pour défendre plutôt les intérêts des pays étrangers (afin de garantir leur poste donc leur intérêt personnel aussi) que ceux de leurs pays (des populations).

  1. Le gaspillage et les faux-débats

Au nom de la lutte anti-terroriste, de lutte contre telle maladie, de lutte contre la corruption (mon œil), de la promotion de ci ou de ça, ce sont des milliards qui sont gaspillés chaque année. Les budgets noirs et secrets connaissent des augmentations alors que les budgets essentiels et indispensables (éducation, santé, promotion des start-up, etc…) sont sujets à régression permanente.

Les surfacturations sont légion dans les prestations à l’Etat (les prestataires ne sont souvent autres que les dirigeants de ces pays déguisés en structures commerciales indépendantes). Et même les structures chargées des contrôles ne sont en réalité que des interfaces pour légaliser la gabegie et les détournements de fonds.

 

Bref, vous comprendrez que les maux sont divers et nombreux. Je ne saurai tout lister. Mais j’espère que la conscience prendra le dessus pour que le panafricanisme renaisse. Sinon même avec Dieu, Allah, Yahvé réunis, l’Afrique ne s’en sortira pas.

 

Martial Daté TEVI-BENISSAN

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