20 Août 2019
Beaucoup pensent que le chiffre « Zéro » n’a pas de valeur. Mais ils adorent quand même les zéros quand ils s’alignent après un autre chiffre. En d’autres termes, le zéro en lui-même n’est rien mais il a de la valeur que beaucoup sous-estiment. Et c’est le cas de beaucoup de gens qui se sous-estiment. Comment voulez-vous être valorisés si vous n’êtes pas capables de dire de quoi vous êtes capables ?
J’ai eu la chance de rencontrer des gens qui ont fait de grandes études mais malheureusement qui se comportent comme des écervelés. J’ai eu la chance de rencontrer des gens moins instruits mais plus futés que des détenteurs de grands diplômes. Certes, tout le monde ne peut pas jouer le même rôle mais…
Quand je pense et repense qu’en 2000 quand nous commencions par découvrir pour beaucoup l’internet au Togo, la curiosité était de faire des recherches sur yahoo puis sur google, de s’instruire, d’avoir accès à des informations que nous n’avions pas à disposition avant même de penser au chat avec les amis à distance. Et qu’aujourd’hui, la priorité pour la nouvelle génération est de papoter sur WhatsApp (je préfère ne pas dire à haute voix ce que nous savons que la plupart voient sur cette application), je me dis que la technologie avance mais l’homme africain vivant au Togo (et peut-être le cas d’autres pays africains) recule.
Voici deux cas simples qui illustrent ce que nous sommes aujourd’hui.
Exemple 1 : Dans un groupe de discussion WhatsApp, quelqu’un demande où se trouve la Clinique X. Au moment où chacun fouillait dans sa mémoire, il renvoie un autre message (capture d’écran) de l’adresse de la Clinique X obtenue sur GoAfrica avec les contacts nécessaires. A ma grande surprise, il ajoute : « voici ce que j’ai pu obtenir sur internet mais je ne sais pas comment m’y rendre ».
Ma question est toute simple : « Et puis quoi alors ? Tu ne peux pas simplement appeler le numéro sur l’adresse et demander où se trouve la Clinique X ? ».
Exemple 2 : Dans un groupe de vente sur WhatsApp (au moins certains l’utilisent à des fins vraiment professionnelles), quelqu’un poste un article avec le prix indiqué en gros caractère dessus mais un autre trouve le temps de sélectionner l’article et de poser la question suivante : « Quel est le prix ? »
Hahaha. J’étais mort de rire. Sérieux, faut-il prendre une personne pareille au sérieux ?
Nous avons tellement d’occasions pour montrer notre potentiel mais malheureusement, nous ne les saisissons pas. Après, c’est pour accuser les autres d’être la source de nos malheurs.
Toi mon frère ou ma sœur, tu es dans quelle catégorie ? Celle des gens qui peuvent lire des pages entières sur les ragots concernant Arafat, Adébayor ou la catégorie qui se cultive à travers la disponibilité de l’internet sur ton smartphone ? Ou la catégorie du copier-coller-transférer seulement?
Martial Daté D. TEVI-BENISSAN