27 Avril 2020
C’était la première fois qu’un homme posa ses lèvres sur les miennes. J’avais l’impression de décoller du sol et de planer.
Puis j’ai pris goût. Cependant, il n’osait jamais me déshabiller même si l’envie était là. Il avait attendu que j’ai mes dix-huit ans avant de commencer par me toucher de manière un peu plus intime. J’avais eu plusieurs mises en garde de la part de maman par rapport aux garçons. Mais j’étais sûre que c’était le bon. Puis arriva le jour où tout devint compliqué. J’avais laissé mon téléphone en charge au salon et j’étais parti aux toilettes quand il a commencé par m’envoyer des messages. Malheureusement mon père avait lu les notifications sur l’écran et vu le nom de l’expéditeur. Il a piqué une grosse colère. Ce soir n’avait pas été facile pour moi.
Mon téléphone fut saisi pendant un moment. Impossible de contacter mon amoureux. Lui aussi ne pouvait plus me contacter. Avec le temps, je cessai de parler à mon père. Je commençai à bouder. L’ambiance à la maison était devenue très lourde à tel point que maman eut une discussion houleuse avec papa. Je pouvais les entendre de loin depuis ma chambre. Le lendemain, au retour du service, papa me tendit mon téléphone et m’invita à m’asseoir.
Sur ce, je quittai le salon en larmes et me réfugiai dans ma chambre. Comment mon père pouvait-il me faire cela ? J’avais de la peine. J’ai chargé le téléphone et à l’allumage, la mémoire de la messagerie s’est remplie d’un coup. Il y avait tellement de messages de Jean-François que je me mis à détester mon père. J’avais hâte de le revoir. Le vendredi soir, on se fixa un rendez-vous à la sortie des cours.
Je l’avais serré très fort contre moi. Il m’avait retourné la pareille et je me suis sentie rassurée. Après avoir abordé l’épisode de l’altercation avec mon père, il m’avoua qu’il a passé une sale semaine au boulot à cause de mon père. Mon père avait menacé de demander son affectation vers le nord du pays s’il continuait par courtiser sa fille et surtout s’il prenait le risque de coucher avec elle. Après avoir écouté son récit, j’étais tellement furieuse que je lui ai demandé de me faire l’amour. Il a évidemment refusé car il ne voulait pas me mettre davantage mal à l’aise avec mon père. Il préférait me voir et partager de bons moments pendant un plus long moment que de prendre ce risque et de nous voir séparés. Mais je ne voulais rien entendre. J’avais tellement insisté qu’il a fini par céder.
J’avais peur d’autant plus que c’était la première fois. C’était la première fois que j’allais chez lui. C’était un bel appartement simplement meublé disposant de deux chambres, un séjour, une cuisine. La chambre principale qu’il occupait était large avec un grand dressing et un lit douillet de trois places. C’était si agréable de sentir sa main me caresser le cou, au moment où sa langue enlaçait la mienne dans un baiser torride. Il me caressait de plus en plus en enlevant ma tenue à petits coups. Je sentais mon cœur battre un peu plus fort. Ma poitrine gonflait de plus en plus. J’avais peur de tomber évanouie quand sa main atteignit mon nombril puis quand il finit par m’ôter ma petite culotte. Je crois que je peux me passer des autres détails. J’avais senti une douleur quand il prit possession de mon corps. J’avais mal mais c’était agréable en même temps. Un mélange de plaisir et de douleur. Là, c’était la face A de l’histoire. Je vais aller boire un verre d’eau. En attendant la face B, allons préparer un truc à manger si tu veux bien.
Elsa suivit sa mère dans la cuisine. Après quelques minutes d’hésitation, elles décidèrent de préparer des lasagnes à la bolognaise. A part la sauce bolognaise, les pâtes étaient déjà prêtes car achetées au rayon du supermarché. Elles cuisinaient en se taquinant mutuellement et surtout après avoir pris soin d’allumer la radio qui leur servait de boîte à musiques. A part la danse, Diane était aussi une excellente chanteuse. Que de qualités qu’Elsa commençait à découvrir. La table fût dressée et le repas dévoré comme si des louves affamées s’étaient données rendez-vous après plusieurs jours de chasse infructueuse. Elsa voulait demander à sa maman de continuer l’histoire tellement la curiosité la dévorait. Mais elle réussit à s’abstenir de faire cette suggestion et se concentra sur son plat. Pour une première fois, et sans fêter quelque chose d’extraordinaire, Elsa vit sa mère sortir une bouteille de vin qu’elles burent toutes les deux presque en silence. Elsa pouvait deviner que la face B de l’histoire devait être délicate sinon douloureuse.
Elles éclatèrent de rire. C’était le beau temps avant la tempête. Car juste après, le sourire laissa place à un visage grave et triste à la fois. Puis Diane se lança dans un récit dont la saveur était complètement à l’opposée de la première partie.
Un récit de Martial Daté TEVI-BENISSAN
à Suivre...