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Un blog qui décrit ce que je vis, ressens, pense, ce que j'imagine et qui me permet de partager avec vous mes expériences de la vie.

Graines de pensées...

Une Vie Compliquée - Chapitre 11

Une Vie Compliquée - Chapitre 11

Puis Diane se lança dans un récit dont la saveur était complètement à l’opposée de la première partie.

Après cette soirée chez lui, il me ramena à la maison et me déposa devant le portail. Mon père nous attendait. Ou plutôt m’attendait. Il faut dire que je n’avais pas vu le temps passer. Jean-François ne prit pas le temps de saluer mon père, qui ne me dit mot non plus quand je le saluai. Il secoua juste la tête par exaspération. Une fois au salon, il me demanda ce que tout cela signifiait et voulait savoir pourquoi j’étais rentrée si tardivement. Je ne répondis pas et partis m’enfermer dans ma chambre. Pour moi c’était le signe de la victoire e l’amour par rapport à l’adversité. Puis deux semaines plus tard, papa rentra, m’appela et dit :

  • J’espère que tu n’as pas laissé ce salaud de Jean-François abuser sexuellement de toi.
  • Papa, tu recommences encore avec cette histoire ? qu’est-ce qu’il t’a fait au juste ? Pourquoi tu ne l’aimes pas ?
  • Ce n’est pas là la question. C’est juste que je n’aime pas les menteurs et les profiteurs.
  • Ah bon ! Qu’est-ce que tu vas encore inventer sur lui ?
  • Il se marie dans deux semaines.
  • Quoi ? Non, papa. S’il te plait. Je peux encore accepter que tu l’insultes, que tu le traites de tout et de n’importe quoi mais ne va pas raconter cela.
  • Ah bon ! Donc tu penses que je te mens ? Pourquoi voudrais-je te mentir ?
  • Pour mieux me contrôler je suppose. Depuis le premier jour que Jean-François m’a approchée, tu as commencé par me raconter des trucs sans tête ni queue, par lui faire la misère au bureau, par me menacer, me retirer mon téléphone et…
  • Qu’est-ce que tu racontes au juste ? coupa sèchement mon père avec un air de chat échaudé.
  • Oui, tu lui fais la misère et ça, je ne peux plus supporter.
  • Attends que je comprenne mieux. Jean-François t’a dit que je lui menais la vie dure au bureau ?
  • Tu veux dire qu’il ment ?
  • Oh ma fille. Donc je comprends mieux. Il a réussi à te laver le cerveau et te rouler dans la farine alors. J’espère que vous n’avez pas couché ensemble sinon je vais le tuer de mes propres mains.
  • Papa, si tu le tues, je me tue aussi.
  • Pas de souci dit-il sur un ton des plus sévères à tel point que j’eus peur. En attendant, lis ceci.

Jetant l’enveloppe qu’il avait dans la main sur la table, il sorti de la maison très furieux. Il démarra la voiture comme un adolescent de vingt ans et disparut dans un nuage de poussière. J’eus un peu honte cette nuit mais le souvenir de Jean-François en moi avait eu pour effet d’effacer ce sentiment et d’y installer désormais celui d’être une vraie femme. Dans un premier temps, je ne voulus pas prendre l’enveloppe mais après quelques minutes de réflexion, je l’ouvris. Je n’arrivais pas à croire ce que mes yeux lisaient. C’était horrible. Une carte d’invitation à un mariage, celui de Jean-François.

Je savais mon père capable de beaucoup de choses mais oser cela ? Je pris mon téléphone pour appeler Jean-François. Tous mes appels de ce soir avaient été ignorés. Mon père rentra très tard ce soir-là tout ivre. C’était la première fois que je le voyais dans cet état. Je me sentais mal d’être à la base de tout cela. Maman, qui pendant tout ce temps me soutenait et me donnait des conseils, cessa de m’adresser la parole. Elle avait pris ses distances en m’accusant d’être celle qui allait ruiner leur vie car malgré tout le soutien et les conseils, je n’en faisais qu’à ma tête. J’étais désemparée et je me sentais horriblement mal. Les jours qui ont suivi, j’ai encore essayé à plusieurs reprises de joindre Jean-François. La plupart du temps, je recevais un message du genre je suis occupé, je te rappelle plus tard. Puis je décidai de débarquer chez lui. J’avais eu le choc de ma vie quand je l’ai vu encore couper mon appel alors qu’il embrassait une fille. Je l’ai interpellé et il m’a complètement ignorée. Il ouvrit la portière de sa voiture à la fille qu’il venait d’embrasser, se dirigea vers moi en disant qu’il y avait une urgence et qu’il me rappellerait. C’était la dernière fois que je l’ai vu. Il n’a jamais rappelé. J’ai juste vu les photos de son mariage dans la presse. C’était insupportable. Je décidai alors de tourner la page et de passer à autre chose. C’était sans compter sur les caprices de la vie.

Cela faisait une semaine qu’il était marié. Je voulais me venger mais je repensais à l’honneur de mon papa que j’oubliai que je devrais avoir mes menstrues. J’avais un retard d’un jour mais je me disais que ce n’était pas grave. Puis deux, trois jours, et une semaine. Toujours rien. J’en parlai à ma mère qui me demanda de faire un test de grossesse. Le test comme tu peux le remarquer a été positif. La preuve, tu es là aujourd’hui. La seule et unique fois que je couchais avec ce traite, ma punition à cette époque était toi.

A entendre ces paroles, Elsa ne put s’empêcher de compatir et de verser quelques larmes silencieuses. Comment son père pouvait-il se comporter comme un rat de cette sorte ? Elle devait se montrer reconnaissante envers sa maman qui ne l’avait pas abandonnée et a pris soin d’elle jusqu’à ce jour. Ayant remarqué le silence de sa mère après sa dernière phrase, elle s’efforça de se lever et de lui faire un café.

  • Maman
  • Oui ma fille.
  • Je suis désolée.
  • Tu n’as pas à être désolée. Allons nous reposer. Le jour ne tardera pas à se lever.

 

Un récit de Martial Daté TEVI-BENISSAN

à suivre...

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