Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un blog qui décrit ce que je vis, ressens, pense, ce que j'imagine et qui me permet de partager avec vous mes expériences de la vie.

Graines de pensées...

Une Vie Compliquée - Chapitre 35

Une Vie Compliquée - Chapitre 35

Le cycle était-il en train de se répéter ? Était-elle condamnée à souffrir par amour, elle et sa descendance ? Des larmes silencieuses coulaient. Le tableau était triste. Mais elle n’avait pas le droit de pleurer se disait-elle. Elle doit se montrer forte pour aider sa fille à traverser cette épreuve. Et Sa fille ne doit pas la voir pleurer. Déjà le fait de la prendre dans ses bras apporta une certaine assurance à Elsa dont le corps tout entier se laissa aller à la tendresse de sa mère. Reprenant son courage et ayant d’abord prit le soin d’effacer ses larmes, Diane dit à sa fille :

  • Ma fille, tu sais, l’amour est toujours compliqué. Je comprends que cette situation soit difficile. J’aurais aimé que ton premier amour ne te fasse pas souffrir mais tu dois être forte pour surmonter tout ceci car tu as encore de très bons jours devant toi. Peut-être que quelqu’un d’autre viendrait et serait meilleur que Marc
  • Il est si parfait, maman
  • Je sais. Moi-même je suis tombé sous son charme tu peux me croire. Ce qui fait que tu n’es pas la seule à avoir un cœur brisé ce soir.
  • Tu es amoureuse de Marc aussi ?
  • Non, ma fille, ne dis pas de stupidité. C’est une façon de parler, de dire que tout cela m’attriste car tu as dit vrai, il est spécial ce garçon.
  • Que dois-je faire maintenant ?
  • Pour l’instant, concentre-toi sur la soirée et sur tes études. En d’autres circonstances, je t’aurais dit de ne pas le lâcher s’il tient à toi, de saisir ta chance. Mais je ne sais pas si c’est une bonne idée. Mais j’ai confiance que tu sauras quoi faire le moment opportun.
  • Merci maman.
  • Allons finir ce gâteau et préparer ta tenue.

Après avoir fini de préparer le gâteau qu’elle a prévu apporter à ses bientôt ex-collègues de service, Elsa eut à peine le temps de prendre une douche rapide que son téléphone sonna. Marc était déjà en route pour le parc et l’attendrait au même endroit que leur première fois. Elle s’habilla rapidement, enfila une robe ovale qui descendait jusqu’aux genoux. C’était une de ses robes préférées à cause des motifs fleuris qui lui permettaient de porter à de nombreuses occasions. Avec ses ballerines à ses pieds, elle ressemblait à une petite lycéenne allant à son premier rendez-vous coquin. Elle ne s’empressa pas par peur de transpirer et de sentir la sueur une fois arrivée au parc. Quand elle arriva, Marc était déjà là. Assis face à la même fontaine d’eau qu’elle. Il ne s’était même pas rendu compte qu’elle était juste à quelques mètres de lui.  Il avait l’air perdu dans ses pensées et cela le rendait encore très mignon. Elle l’admira en silence pendant une ou deux minutes. Puis Marc, se retournant, lui demanda :

  • Ça fait combien de temps que tu es là ?
  • Je venais d’arriver.
  • Tu es ravissante. Encore plus éblouissante que toutes les autres fois.
  • Merci. C’est gentil de ta part.
  • Viens t’asseoir s’il te plait.

Elle s’exécuta et s’assit à côté de lui. Elle voulait s’adosser à lui mais ne savait pas non plus comment il réagirait. Il se retourna plusieurs fois mais aucun mot ne sortait de sa gorge. Et pourtant il avait envie de parler. Il avait quelque chose à dire. A chaque fois, il finissait par détourner le regard en souriant et en poussant un petit soupir puis recommençait encore. Peut-être avait-il besoin d’aide pour s’ouvrir. Mais elle non plus ne savait pas quoi dire. Et se mit à fixer également la fontaine d’eau. Finalement, il réussit à briser la glace :

  • Comment vas-tu ?
  • Je vais bien. Et toi ?
  • A vrai dire, je ne sais pas trop s’il faut dire bien ou pas. Elsa, je crois que nous devons sérieusement discuter.
  • C’est à propos de ta fiancée ?
  • Non. A propos de nous, toi et moi.
  • J’écoute.
  • J’ai eu le temps de réfléchir un peu à tout, ma vie, mes projets. Je me rends compte que j’avais tout faux sur un certain nombre de sujets. J’avais une façon de voir la vie qui était toute simple. Car je n’ai jamais manqué de quoique ce soit. Puis j’ai fait ta connaissance. Pour être honnête, ce n’est pas le fruit du hasard car je n’y crois pas trop. Je t’ai trouvée ce soir-là sur ce même banc. La tristesse que j’avais vue dans tes yeux n’ont pas réussi à masquer la beauté qui était en toi. Tous les jours, je pensais à revenir ici en espérant te trouver mais j’avais peur de me laisser emporter par la première impression que j’avais eu. Puis tu es venue à moi à la clinique. J’étais parti remettre un document au chef de la sécurité quand je t’ai reconnue sur l’écran de vidéo surveillance
  • Ah oui, le fameux soir où j’ai menti compléta-t-elle en se fendant d’un rire innocent et pur.
  • Oui, je t’ai vue avancer, faire demi-tour. C’était tellement drôle et sexy puis j’ai compris que je ne pouvais pas te laisser filer pour une deuxième fois. Et je suis venu à toi.
  • Donc tu savais que je mentais.
  • Oui, je savais mais ce n’était pas le plus important pour moi. Je ne savais pas si on se reverrait encore, car je n’avais aucune idée si tu accepterais ou pas. Et c’est là que j’ai décidé de t’offrir cette machine à thé.
  • Donc tu es un bon calculateur.
  • Il y a des choses que tu dois savoir sur moi.
  • Tu veux te confesser déjà ?
  • Soulager ma conscience je dirai.
  • Ok, je t’écoute alors.
  • Tu te rappelles la photo que tu avais vue sur mon bureau et je t’ai dit que c’était ma sœur ?
  • Oui. Sophie si j’ai bonne mémoire.
  • En fait, Sophie n’existe pas. J’ai toujours été enfant unique. C’était une photo de Sylvie et moi.
  • Ta fiancée ?
  • Ma petite amie.
  • Donc la voiture avec laquelle…
  • Oui c’est la sienne. Elle ne travaille pas dans une structure qui réalise des projets comme je te l’avais fait croire. En fait, elle ne travaille pas. Elle est l’unique héritière des entreprises de son papa. Elle participe seulement aux réunions de conseil d’administration pour prendre des décisions stratégiques.
  • Alors, pourquoi tu me racontes tout cela ?
  • Peut-être qu’après ce soir, ou demain midi, nous n’aurons plus l’occasion de nous revoir souvent ou de passer des moments complices. Alors j’ai voulu que tu saches la vérité sur moi. Je te comprendrai si tu ne veux plus me voir t’accompagner à la soirée ce soir mais je veux que tu passes cette soirée en la compagnie du vrai Marc qui est tombé amoureux sans le vouloir et sans le savoir.
  • Hum. Maintenant je suis censé faire quoi ?
  • Je ne sais pas. Tu peux me frapper si tu veux. Mais je te demande juste de me pardonner pour toutes les fois que je n’ai pas été vraiment honnête avec toi.
  • J’ai envie d’hurler, de te déchirer le visage, de te chasser, Marc, mais je n’ai pas la force. Je me rends compte à quel point je suis tombé amoureuse de toi et que j’apprécie que tu aies assez confiance pour prendre le risque de me dire la vérité sur toi. Pour être honnête, je suis partagée entre te voir disparaître et te voir à mes côtés pour toujours.
  • Ce n’est pas pour tirer le drap de mon côté mais je préfère la seconde option.

Puis les deux éclatèrent de rire. Même Elsa était surprise de s’être laissée aller à ce fou rire. N’aurait-elle pas dû être en colère ?

 

Un récit de Martial Daté TEVI-BENISSAN

à Suivre...

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article