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Un blog qui décrit ce que je vis, ressens, pense, ce que j'imagine et qui me permet de partager avec vous mes expériences de la vie.

Graines de pensées...

Une Vie Compliquée - Chapitre 38

Une Vie Compliquée - Chapitre 38

Le soleil était déjà à son zénith. Le thermomètre prenait comme on peu le dire, un sacré coup de bronzage. Par un jour pareil, on n’a qu’une seule envie : paresser à l’ombre au bord d’une piscine ou étalée à la plage sous un cocotier. En tout cas, on sentait la chaleur accueillante de l’Afrique aux milles couleurs. Malgré ce chaud soleil, une foule se précipitait déjà dehors à la recherche du pain quotidien. Elsa ne voulait même pas mettre le nez dehors mais sa mère lui rappela qu’elle avait un déjeuner avec la mère de Marc et qu’il était important de ne pas faire mauvaise impression pour une première rencontre en allant en retard.

  • Oui maman, ne t’inquiète pas, je suis déjà prête.
  • Ah bon ! Fais-moi voir.

Diane fut stupéfaite que sa fille était déjà habillée mais se cachait dans sa chambre.

  • Donc comme cela, tu ne m’aides pas un peu pour que j’aie un truc à manger moi aussi à midi ?
  • Je ne sais même pas pourquoi tu te fatigues à préparer les dimanches à la maison.
  • Je ne me rappelle pas que dimanche était jours de jeûne obligatoire dans notre famille.
  • Au moins les dimanches à midi, on peut se faire plaisir avec un déjeuner en ville par exemple.
  • Tu sais qu’on peut économiser cet argent pour réaliser quelque chose de meilleur ?
  • Comment ai-je pu hériter d’une mère si terrible ?
  • Un compliment ou un reproche ?
  • Un compliment bien sûr. Et c’est parce que tu es la meilleure que ce midi tu ne déjeuneras pas à la maison. Tu viens avec nous.
  • Oh non, ma fille. C’est ton invitation. Ce serait impoli de me présenter avec toi.
  • Ah maman, toi aussi !
  • Quoi moi aussi ?
  • Je dis que tu viens avec nous. Fais-moi juste confiance.
  • Hum.
  • Tu sais que je ne ferai jamais rien pour te faire souffrir.
  • Je sais ma fille. Viens là, dans mes bras que je te serre contre moi.

L’étreinte était chaleureuse comme celle de deux personnes amoureuses. Si ce n’était pas sa mère, Elsa aurait tout de suite penser à une tendance lesbienne et l’aurait repoussée. Quand elle réussit à se libérer de cette étreinte, sa mère ne lui laissa pas le temps de respirer, en lui demandant comment la soirée de la veille s’était passée. Fallait-il lui parler de l’incident de la tenue ? Comment réagirait-elle ? C’est le genre de situation où le cerveau réfléchit à une vitesse lumière dépassant même les capacités opérationnelles d’une intelligence artificielle. Quand on parle de stratégie, ce n’est pas qu’en guerre ou dans le domaine commercial. Pour Elsa, c’était comme jouer à un jeu d’échecs dans lequel il faut anticiper au moins dix questions à l’avance. Elle était plus embarrassée à l’idée de mentir à sa mère ; chose qui ne lui était presque jamais arrivée. Bref, à part la proposition indécente reçue quand elle cherchait son premier stage. Ce n’était pas à proprement dire un mensonge. Elle n’a juste pas révélé tout le contour. Elle avait préservé sa mère et il fallait qu’elle continue. Mais une autre pensée lui traversa la tête : et si elle disait la vérité pour savoir ce que ferait sa mère si elle était à sa place ?

  • La soirée était bien. J’ai adoré. C’était tout simplement magique.
  • Et tu as mis tout ce temps pour répondre ? Qu’est-ce que tu me caches ?
  • Absolument rien. Je cherchais juste les mots juste pour décrire ce que j’ai vécu.
  • Finalement que veut Marc à la fin ? Il veut remplacer sa petite amie par toi ?
  • Je ne sais pas trop. Je sais juste qu’on s’apprécie bien et que je profite juste de l’instant présent.
  • Un papillon qui vole autour du feu finit par se faire brûler les ailes.
  • Maman, et s’il me choisissait au lieu d’elle ?
  • Je ne comprends pas ta question.
  • En fait cet après-midi, nous avons discuté ensemble dans le parc. Il m’a tout avoué.
  • Avoué quoi ? Qu’il t’aime ? Ah les hommes, on les voit venir toujours de loin. Toujours les mêmes stratégies.
  • Non, pas du tout.
  • Alors il avoué quoi ?
  • La vérité sur sa relation avec sa petite amie.
  • Et je suis censé savoir quoi ?
  • Sa petite amie vit en ville. Elle n’a jamais été en mission à l’intérieur du pays.
  • Il a le culot de la tromper avec toi alors qu’elle est là ?
  • Et c’est là que je m’embrouille.
  • C’est normal. Il t’a déjà parasité le cerveau. Il reste maintenant que tu lui colles à la peau comme une puce et il fera de toi tout ce qu’il veut.
  • Je ne crois pas qu’il soit capable de me faire du mal.
  • Si tu le dis, mais ne vient pas me dire un jour que je ne t’ai pas prévenue. Les histoires comme cela ne se finissent toujours pas comme celle de Cendrillon. D’ailleurs, la plupart finissent en blessée de guerre ou dépression amoureuse avec des tendances suicidaires.
  • Alors que me conseilles-tu ? Tu ferais quoi à ma place ?
  • Quand j’avais ton âge, j’avais écouté simplement mon cœur et non ma tête. Aujourd’hui, je dirai d’écouter ton cœur à cinquante pourcents et ta tête à cinquante pourcents également.
  • Hum
  • Tu es la seule qui peut décider de ce que ton avenir sera. Ce choix, tu dois le faire seule. Je m’en voudrais de te faire un choix qui ne soit pas le tien et qui te rende malheureuse toute ta vie.
  • Je vois. Tu es vraiment la meilleure. Maintenant va te préparer, Marc ne tardera pas à venir.

Diane se précipita pour prendre un bain rapide et s’habiller dans le même style que sa fille. Elle avait porté une robe ovale, fleurie et arboré un chapeau afin de se protéger du soleil une fois dehors. Un petit sac à mains contenant un éventail et le nécessaire pour se saupoudrer le visage en cas de transpiration. D’ailleurs pour éviter d’avoir un visage clairsemé par endroit de maquillage, elle ne mit pas de fond de teint. Elle mit juste, et de façon presque invisible une couche de poudre fine qui se confondait presque, avec son propre teint. D’ailleurs, elle n’était pas fan de maquillage comme la plupart des dames de son âge pour cacher soit leur laideur ou ses signes annonciateurs de vieillesse prématurée.

  • Alors comment tu me trouves ?
  • On dirait ma jumelle, s’exclama Elsa. Ou bien tu veux aller au rendez-vous à ma place ?
  • Ne me dis pas que tu veux que je fasse de ton Marc un petit macron.
  • En tout cas, je suis sûre que tu ne rentreras pas célibataire aujourd’hui.
  • Je suppose que tu veux me présenter donc à un monsieur ?
  • Ton charme s’en charge tout seul.
  • Mais dis-moi, finalement, où est-ce que vous m’emmenez ? Je te préviens que si c’est au déjeuner de la maman de Marc, je repars tout de suite.
  • Relax. Et ne t’inquiète surtout pas.

Ding Dong. On venait de sonner à la porte. Elsa se précipita pour ouvrir. C’était Marc, habillé d’un t-shirt style presque body qui dessinait un peu sa poitrine et d’une culotte de plage. Il avait des poils le long de ses jambes. C’était sa première fois de le voir en culotte. Et surtout très décontracté. Il avait mis des lunettes de soleil qu’il ôta pour accrocher au cou de son t-shirt. C’était le type parfait. Elle était là à le dévorer du regard jusqu’à ce que sa mère l’interpellât :

  • Alors tu ne le fais pas rentrer ?
  • Oh excuse-moi Marc, entre s’il te plait.
  • Merci, répondit Marc en lui posant un baiser sur la joue.

Une fois entré, ce fut son tour de rester pétrifié. Il était en admiration en voyant Diane.

  • Oh, je comprends finalement d’où Elsa tient son charme.
  • Eh Marc, tu veux draguer ma mère par hasard ?
  • Non ce n’est pas cela. Mais reconnait qu’elle est tout simplement sublime. On dirait que vous êtes des jumelles.
  • C’est ma mère, ne l’oublie pas. Allez, on se met en route ?

Approchant sa bouche des oreilles de Marc, Elsa chuchota un truc que sa mère ne pouvait entendre. Comme réaction, Marc hocha juste la tête en guise d’acquiescement. Ils descendirent tous les trois jusqu’à la voiture garée à l’entrée de l’immeuble. Ils s’y engouffrèrent et la voiture démarra pour se mêler au flot de véhicules qui allaient et venaient dans les deux sens. Pour un dimanche, la circulation était vraiment particulière.

 

Un récit de Martial Daté TEVI-BENISSAN

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