Le Togo va mal - épisode 3 - Le civisme

Le civisme, du mot latin civis, désigne le respect du citoyen pour la collectivité dans laquelle il vit et de ses conventions, dont sa loi. Je me rappelle en cours d’histoire que le Togo (allemand) était désigné comme la Colonie Modèle, bien disciplinée et qui était sur la bonne voie.

Mon pays le Togo a toujours été dépeint comme une terre hospitalière, de paix, un pays dans lequel le citoyen a du respect pour son prochain y compris son environnement. L’époque de Lomé La Belle est passée, Lomé est devenue la poubelle. Mais depuis peu, je suis heureux de voir beaucoup d’amis ou d’étrangers en visite dans mon pays, apprécier la propreté de la capitale par rapport à bien d’autres pays plus en avance sur nous. En même temps, il faut reconnaître qu’il s’agit des grandes artères de la ville. Ce n’est pas rien en tout cas. Bravo au gouvernement pour les efforts en ce sens.

Mais comme on le dit, il faut toujours aller de l’avant, corriger ce qui ne va pas. Et ce qui ne va pas c’est l’incivisme grandissant de ces derniers temps (je veux juste me limiter à la liste ci-dessous):

• Envers l’environnement : il n’est pas rare de voir des gens jeter par-dessus bord des sachets de yaourt, des sachets contenant des restes de nourriture et que sais-je encore, sur la route (même celle qui vient d’être balayée) malgré par endroit la présence de poubelles. D’autre part, ce sont les ordures jetées contre des clôtures, ou sur des terrains vides les transformant en dépotoirs puants. Le plus énervant, c’est de voir des gens vider leur puisard sur la route ou verser de l’eau usager contenant des déchets. C’est le moment de saluer les associations organisées pour le ramassage des ordures ménagères, le gouvernement pour le projet de balayage des grandes ruelles et les citoyens modèles.
• Envers le code de la route : un accident de la route est devenu un fait presque banal de nos jours. Les raisons sont multiples partant du non-respect du code de la route (feux tricolores, respect des couloirs, des procédures de dépassement, l’excès de vitesse…), le mauvais traçage de certaines routes (avec absences de panneaux de signalisation par endroit), le mauvais état des routes obligeant les usagers à faire des slaloms dangereux. Un effort considérable a été cependant fait pour rénover beaucoup de routes, en construire d’autres mais faut reconnaître que sans la corruption dans l’attribution et l’exécution de ces travaux, sans les pots de vins et les détournements, on aurait pu faire mieux. D’ailleurs, faut-il que les routes actuelles tiennent compte déjà de la projection de la densité de la circulation dans les années à venir ; ce qui n’est pas du tout le cas actuellement.
• Envers les clients : dans les structures privées, c’est assez acceptable mais perfectible. Dans les administrations publiques, bref, je me tais. Beaucoup ne savent pas la chance qu’ils ont d’avoir un boulot de nos jours au Togo même si cela ne correspond en rien à l’idéal qu’ils auraient aimé avoir. L’accueil clientèle est à repenser complètement car se dégradant avec le temps. La faute à la formation ? à l’éducation de base ? aux nouvelles technologies qui occupent l’esprit à autre chose qu’à ce qu’il faut ? Le togolais par nature est courtois et doit le démontrer peu importe la personne en face.
• Envers autrui : ce point rejoint le point précédent. Au temps de nos grands-parents, les problèmes ne se réglaient pas dans la rue, ni via les réseaux sociaux. Les gens avaient le sens de l’assistance, et cela faisait le charme de notre pays. Aujourd’hui il n’est pas rare de voir un motocycliste se mettre à insulter un chauffeur ou un piéton tout en sachant qu’il est en tort. Où allons-nous ? où est passé le respect ?

Toutes les sociétés ne sont pas parfaites. Mais faire de notre pays une terre d’or, le berceau de l’humanité, nous avons obligation de faire mieux d’année en année. Finissons-en avec les détournements de fonds, la corruption, la paresse dans le boulot, etc…

Togolais viens, bâtissons la cité.