Une Vie Compliquée - Chapitre 22

Dehors, le tonnerre grondait, des éclairs déchiraient le ciel. Le temps avait été menaçant toute la nuit pour ne s’ouvrir qu’en cette matinée aux premières heures de la journée avec une violence fracassante. Les vitres de la fenêtre recevaient de plein fouet les gouttes de pluie comme si quelqu’un martelait de toutes ses forces pour les briser. Par un temps pareil, il vaut mieux faire la grasse matinée. Ceux qui avaient une voiture pouvait encore se permettre le luxe de sortir et conduire pour se vaquer aux occupations habituelles. Encore faudrait-il disposer d’une excellente voiture avec assez d’options pour conduire en toute sécurité. Et aussi il faudrait être un très bon chauffeur par ces temps horribles. Marc espérait juste ne pas voir son téléphone sonner pour une urgence médicale. Il descendit en cuisine puis se fit une omelette et un bon café chaud puis remonta s’allonger sur son lit. Il ne pouvait plus dormir mais pouvait admirer le plafond. Il se rendit compte en ce moment qu’une partie de la peinture semblait se détacher. Quand la pluie cesserait, il appellerait le peintre pour venir voir.

Brusquement, repensant aux autres, une personne lui vint à l’esprit : Elsa. Que serait-elle en train de faire actuellement avec cette pluie ? Grasse matinée comme lui ? Ou avait-elle mis un raglan et s’était-elle abandonnée aux maltraitances de dame nature ? Doit-il l’appeler pour s’enquérir ? Au moins il montrerait de l’intéressement et pourrait gagner un peu plus son estime. D’ailleurs, il ne comprenait plus trop pourquoi il pensait de plus en plus à cette fille ? Serait-il en train de tomber amoureux ? Ou était-il toujours et simplement dans son rôle de séducteur ? Que se passerait-il s’il venait à vraiment tomber amoureux ? Il ressassait toutes ces questions quand un message de Sylvie fit sonner son téléphone.

Mon amour, comment vas-tu ?
Je vais bien. Bloqué à la maison avec cette pluie.
Comme j’aurais aimée être blottie dans tes bras par un moment pareil !
Dommage que tu ne sois pas là.
Et si tu passais chez moi ? Tu sais que j’ai toujours fantasmé faire l’amour avec toi sur la dalle sous la pluie.
Oui je sais mais avec la force de cette pluie, il vaut mieux ne pas s’aventurer dehors. Sinon je risque de ne jamais arriver jusque chez toi.
Tu me manques trop. En plus cela fait un bail que je ne te vois plus.
Le boulot ces derniers jours n’est pas de tout repos.
Ou bien c’est plutôt cette fille dont m’a parlée ta mère ?
Non. Pas du tout. Tu sais que tu es la seule, l’unique.
Ah oui, alors viens me faire sentir femme.
Tu essaies de me provoquer pour un match à domicile ou quoi ?
C’est toi qui vois. Moi je suis déjà prête. Toute habillée comme un verre de terre.
Ah oui je vois. Tu me fais bander déjà.
Alors tu sais ce qu’il te reste à faire.
Tu peux compter sur moi.

Comme il avait hâte de finir cette conversation ! Pour la première fois, il jouait à la comédie avec Sylvie. Donc c’était aussi facile que cela de mentir à une personne ? Si c’était avec Elsa, il aurait sûrement déjà pris le volant de sa voiture. D’ailleurs en parlant d’elle, pourquoi ne pas essayer de converser ? Un appel ferait l’affaire ou un message serait plus indiqué ? Non. Il ne ferait rien de tout cela. La pluie ne voulait pas baisser d’intensité mais il lui fallait quitter cette chambre pour échapper à toutes ces pensées qui l’assaillaient de toutes parts.

De son côté, Elsa se posait mille et une questions : comment faire pour se rendre au service ? Elle était déjà habillée mais cette satanée pluie ne voulait pas s’arrêter. Il lui fallait marcher un peu avant de trouver un taxi en plus et elle ne pouvait pas prendre le risque de se mouiller pour un travail de stagiaire. Ses patrons comprendraient sa situation sûrement. Elle regardait à travers la fenêtre de sa chambre ce ciel sombre qu’on dirait le début de l’apocalypse. Aucune voiture à l’horizon en plus. Puis soudain elle distingua une faible lueur. Une voiture s’avançait lentement. Était-ce un taxi ? Ou une voiture privée ? D’ailleurs elle n’aura pas le temps de descendre et rattraper cette voiture. Elle se rassit donc. Mais fait bizarre, la voiture s’immobilisa pile devant leur immeuble. Elle essaya de distinguer qui cela pouvait bien être mais impossible avec les averses qui tombaient. Un type descendit, muni d’un parapluie et pénétra dans l’immeuble. Peu de temps après, sa mère vint toquer à sa porte.

Un récit de Martial Daté TEVI-BENISSAN

à suivre...