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Un blog qui décrit ce que je vis, ressens, pense, ce que j'imagine et qui me permet de partager avec vous mes expériences de la vie.

Graines de pensées...

LA FILLE DE LA DALLE - CHAPITRE 5

LA FILLE DE LA DALLE - CHAPITRE 5

Je n’avais pas beaucoup dormi cette nuit. Mais il me fallait être en forme pour le séminaire.  Jusque-là, je n’avais pas encore vraiment une idée de ce qui m’attendait. Je choisis une veste grise avec une chemise blanche et une cravate de couleur bleu marine. J’étais un peu nerveux en attendant Moraine dans le hall de l’hôtel afin de prendre le petit déjeuner ensemble. Cependant, je faisais de mon mieux pour ne rien laisser transparaitre.

Moraine descendit mais j’eus du mal à la reconnaître tellement elle paraissait différente. Je sais qu’autant de pierres différentes dans la montagne, autant de plantes différentes dans la savane, autant de poissons différents dans la mer, autant de personnes différentes sur la Terre. Mais là, c’était la même personne avec laquelle j’ai toujours travaillé depuis toujours sans me rendre compte de la beauté qui se cachait en elle. Elle était ravissante. Et je crois que ce n’est pas anodin si le Directeur l’avait dépêchée sur la mission. Si je devais échouer, alors elle serait là pour jouer aux pompiers. Je ne me fis pas attendre pour la complimenter sur son excellente forme et sur sa beauté. Elle devait rougir sûrement car son merci fut prononcé timidement. Pour changer l’ambiance, je continuai :

  • Alors tu as pu finalement bien dormir hier nuit ?
  • Grâce à toi bien sûr. La sélection de musique m’a apaisée.
  • Je suis heureux que cela ait pu te rendre service.
  • D’ailleurs, c’est ce qui m’a inspiré pour me faire belle ce matin. Heureusement que tu l’as remarqué.
  • Alors, madame, vous prenez quoi au petit déjeuner ?
  • Madame ? Depuis quand tu m’appelles madame ?
  • Depuis que le boulot vient de reprendre le dessus.
  • Ah je vois. Avoue que tu espérais que je te dise que c’est plutôt mademoiselle.
  • Je prendrai tout ce que vous voudriez bien m’offrir.
  • Je prendrai bien une assiette de fruits et des crêpes au Nutella.
  • Des crêpes ? On dirait que tu lis dans mes pensées.
  • Vous
  • Vous ?
  • Oui, rappelle-toi, tu venais de dire : « Vous prenez quoi au petit déjeuner » et je ne pense pas t’avoir dit de me tutoyer.
  • Ah oui, je vous présente mes plus plates excuses Madame. Mais permettez que je puisse vous tutoyer et je suis certain que vous l’apprécierez.
  • Je veux bien faire un test.
  • Merci Moraine. Tu me soulages.
  • Alors tu disais quoi à propos des crêpes ?
  • C’est ma recette préférée.
  • Tu le dis pour me flatter ou tu es sérieux ?
  • Je suis sérieux. Si tu es partante, je te fais goûter à ma cuisine une fois de retour à Lomé.
  • Ok. Ça marche. Mais là, faisons vite car nous n’avons qu’une demi-heure pour être dans la salle de conférence.
  • Justement, il s’agit de quoi en fait ?
  • Un dossier d’appel d’offre qui, si gagné, permettrait à notre entreprise, même sans d’autres activités, de continuer à vivre pendant au moins cinq ans.
  • Tu me fais peur avec cette histoire. Mais pourquoi faire une conférence pour soumettre à l’appel d’offres ? Pourquoi ne passent-ils pas par la méthode classique de l’annonce via les médias ?
  • Le fonds qui finance le projet l’avait déjà fait et devait retenir trois entreprises par pays sur les cinq pays couverts : Togo, Bénin, Burkina, Mali et Côte d’Ivoire. Ensuite, cette conférence permettra de mieux comprendre le projet. Puis un consortium d’entreprises sera retenu. Il nous reviendra donc de vois avec qui nous pouvons nous allier dans chaque pays pour remporter le marché.
  • Tout cela en combien de temps ?
  • Normalement nous disposons de trois jours. Et comme annoncé depuis Lomé, nous bénéficierons d’une journée de repos.
  • J’espère que nous y arriverons. En tout cas, je compte sur ton charme.
  • Qu’est-ce que mon charme fait dans cette histoire ?
  • Ta beauté influence la pensée en cette journée. J’espère juste pouvoir rentrer avec toi en entier.
  • Parce que je suis venu chercher un mari peut-être ?
  • On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve.
  • J’ai fini mon assiette. La salle de conférence est au troisième étage. On se retrouve là-bas ou tu me suis ?
  • A vos ordres madame, je te suis. Je préfère me perdre dans ton ombre que me mettre à rechercher ton ombre dans cet indescriptible flot de personnalités.

La salle de conférence était bien décorée et des chevalets indiquaient les places que chacun devait occuper. La ponctualité était au rendez-vous. Les travaux un peu ennuyants avec beaucoup d’expression et de termes techniques. Mais comme je n’avais pas d’autres choix, je restais concentré en posant beaucoup de questions. Ce qui impressionnait d’ailleurs le présentateur qui, pendant la pause-café, n’hésita pas à me proposer si je le désirais de rejoindre son équipe. Je ne refusai pas en même temps son offre mais demandai un peu de temps pour y penser. Car j’étais en mission pour mon entreprise et il ne fallait surtout pas que je trahisse la confiance placée en moi en abandonnant le navire dans un moment pareil. Peut-être aussi que c’était un piège pour me déstabiliser ou pour m’évaluer par rapport à mon envie de progresser dans la vie. Les arguments utilisés étaient très pertinents, partant de ma jeunesse, de mon talent et de l’envie de m’aider à exploser au niveau international et d’épargner plus que je ne fais actuellement. Le temps passa très vite après la pause-café et l’heure du déjeuner arriva.

Le buffet de l’hôtel était à la hauteur. Il y avait de quoi ouvrir l’appétit même à Jésus dans le désert pendant le temps de carême. Il y avait du fromage, du jambon, du pain, du beurre, des entrées froides avec des crudités, des entrées chaudes, du veau, du bœuf, du poulet, des pommes sautées et des pommes frites, des bananes plantains, du riz, du couscous et toutes sortes de desserts parmi lesquels de la crème renversée au caramel, de la salade de fruits, du cake, et des fruits frais. J’avais envie de tout prendre mais cela m’aurait fait une mauvaise publicité alors je me contentai de prendre des paumes sautées avec du veau et un verre de salade de fruits.

L’après-midi fut consacrée à la présentation des entreprises présentes et à des échanges de contacts en plus de la planification des rendez-vous du lendemain pour peaufiner les projets de coopération. A la fin de la présentation, j’avais déjà une idée des meilleures candidates avec lesquelles notre chance de gagner le marché était grande. J’en fis part à Moraine qui me demanda de ne pas me presser dans ma prise de décision. Le soir même, au lieu de passer le temps à arpenter les quelques ruelles non loin de l’hôtel pour apprécier les mutations que la ville a connues,  j’étais plutôt concentré sur mon ordinateur à décortiquer les sites internet des entreprises qui participaient à la compétition. J’envoyai à chaque contact, avec lequel j’avais échangé mes cartes de visite, le même message mais en les mettant en copie cachée invisible. En effet, je ne m’étais pas trompé sur le choix des entreprises car la réactivité était impressionnante. Les objectifs aussi se rejoignaient et nous avons convenu de nous réunir le lendemain vers neuf heures. J’avais proposé d’offrir le déjeuner au nom de notre future collaboration.

Après avoir fini, j’ouvris la porte donnant sur le balcon pour profiter de la vue panoramique du douzième étage de l’immeuble. La vue était magnifique avec dans un sens, rien que de petites lumières rouges dans un seul sens et de petites lumières blanches parfois jaunâtres qui indiquaient le sens de la circulation un peu comme dans les feuilletons que nous regardons sur nos chaînes nationales. Je tournai la tête vers la droite et remarquai que Moraine aussi était à son balcon, non pas pour apprécier le spectacle qui s’offrait à nos yeux, mais plutôt pour m’admirer. Ah, j’oubliais un détail : j’étais torse nu car je voulais sentir l’air frais me pénétrer la poitrine. Elle avait un sourire admiratif sur le visage. Je me rapprochai de la rambarde et engageai la conversation.

  • Tu prends de l’air toi aussi ?
  • Un peu. Mais aussi pour t’admirer.
  • Ah bon ! Je ne ressemble quand même pas à Cristiano Ronaldo.
  • Tu n’as pas besoin de lui ressembler. Tu as une jolie poitrine.
  • Merci.

Elle détourna le regard comme pour cacher sa gêne. Cela m’amusait et me permettait de relâcher un peu la pression du travail. Alors je posai ma main sur la sienne, puisqu’à part le pan de mur nous séparant, nous avions la possibilité de nous serrer la main sans problème. Puis j’ajoutai :

  • Tu étais vraiment magnifique aujourd’hui.
  • Merci beaucoup.
  • Et en plus très simple.
  • Arrête, tu me fais rougir.
  • Moi, tu m’as déjà cramé.

Elle éclata de rire et je puis observer des dents vraiment blanches comme dans les publicités de dentifrice à la télévision. Quand je pensais que c’était toujours des images travaillées, je ne pouvais imaginer que des gens pouvaient avoir des dents aussi blanches. Je me demandai à quoi ressemblaient les miennes d’ailleurs. Elle continuait de rire.

  • Tu as envie de la caresser ?
  • Caresser quoi ?
  • Ma poitrine. Je sens que tu vas adorer. La porte sera ouverte pour toi.
  • Je ne pense pas que cela soit une bonne idée. Nous risquons de faire une bêtise.
  • Je te plais un peu ou beaucoup ?
  • Je ne sais pas trop. J’ai peur que cela ne nous porte préjudice et je n’ai pas trop envie d’en parler non plus.
  • En tout cas, tu es une femme formidable. Tu peux quand même passer. Je ne vais pas te mordre. La porte est ouverte.
  • Ok. J’arrive.

Je me dépêchai de déverrouiller la porte et de la laisser légèrement ouverte. Afin de ne pas trop l’indisposer, j’ai pris la peine de couvrir mon torse en mettant une chemise dont tous les boutons n’étaient pas fermés. Il me fallait garder une ambiance électrique par tous moyens.

  • Waow. Ta chambre a l’air de n’avoir pas été utilisée depuis notre arrivée.
  • Parce que je suis sage tout simplement.
  • Et qu’entends-tu par-là ?
  • Rien d’important. Je t’offre un truc ? Un verre de vin ? Du jus de fruits ?
  • Tu as tout cela dans ta chambre ?
  • Oui. Quand tu sais t’y prendre, tu t’équipes sans attirer l’attention de la sécurité de l’hôtel.
  • Du jus de fruits. Je ne supporte pas vraiment l’alcool et je préfère garder ma tête sur les épaules.
  • Tu as raison.

J’ouvris une boite de jus de fruits pris en fait sur le stock disponible dans le petit réfrigérateur qui se trouvait dans la chambre de l’hôtel et lui servis un verre sans la quitter du regard.

  • Pourquoi tu me regardes comme cela ?
  • Parce que tu es agréable à admirer. Et ne pas te dévorer du regard serait presque un blasphème.
  • Tu essaies de me draguer malgré le risque que cela constitue pour nous ? Tu sais que notre règlement intérieur l’interdit.
  • Parfaitement. Mais je sais aussi que personne n’en saura rien si tout ce qui se passe ici reste ici. Ou bien ?
  • J’espère juste que rien ne se passera.
  • Tu permets ? Je crois que tu as un insecte sur le cou de ta chemise. Ne bouge surtout pas et pas de geste brusque.

Elle resta immobile comme pétrifiée à l’idée de savoir qu’un insecte se promenait sur le col de sa chemise. Je pouvais entendre sa respiration siffler. Je me suis approché doucement et d’une main ferme, j’ai saisi son cou comme pour empêcher un insecte de s’envoler et j’ai commencé à lui caresser délicatement le cou. Elle n’était pas dupe et compris rapidement que c’était du bluff de ma part. Mais n’eut pas la force de repousser ma main qui continuait de se balader jusqu’au niveau de son sein gauche. Je n’osai pas me saisir de cette partie de son corps. Au contraire, d’un mouvement ferme et autoritaire, je la plaquai contre moi pour l’embrasser. Elle se laissa aller à ce baiser et en réclama d’avantage. L’étreinte était sans commentaire. Elle m’enlaça et fourra sa langue dans ma bouche. Elle avait beaucoup de passion en elle. Sans que je ne m’y attende, elle me poussa sur le lit subitement et sauta sur moi comme pour m’empêcher de me dérober.

Elle déboutonna ma chemise avec une telle dextérité que j’avais du mal à suivre ce qui se passait vraiment. Essayait-elle de dominer la situation ? Ça en avait l’air visiblement. Je ne voulais surtout pas l’arrêter dans son élan de telle sorte que si quelque chose se passait, je pouvais facilement lui attribuer la responsabilité. Je commençai par prendre goût et lui caresser le dos, puis mes mains glissèrent sur le derrière de ses cuisses. Elle poussait de petits gémissements. Je m’impatientais de voir que les choses très sérieuses trainaient. J’étais sur le point de lui ôter son soutien-gorge quand mon téléphone cellulaire se mit à sonner. C’était Cynthia qui appelait. Au début je ne voulus pas décrocher puisque j’avais coupé la sonnerie. Puis le téléphone se remit encore à sonner. Cette fois-ci, Moraine s’en empara et remarqua que c’était le nom de ma petite amie qui s’affichait sur l’écran. Elle me tendit le téléphone et m’ordonna de décrocher. Le temps de dire bonsoir à Cynthia, Moraine se rhabilla et posa un léger baiser sur ma joue avant de s’extirper de ma chambre.

  • Allô Chérie, comment vas-tu ?
  • Je vais bien mon chou. Je m’inquiétais de ne pas avoir de tes nouvelles depuis hier nuit.
  • La journée a été vraiment fatigante. Là même je me réjouis que tu aies appelé.
  • Ah bon ! Pour quelle raison alors ?
  • Je me suis endormi devant mon laptop alors que je n’ai même pas encore pris ma douche.
  • Oh pauvre chéri. Je te laisse te reposer alors. Dors bien.
  • Merci ma puce. Fais de beaux rêves.

Puis je raccrochai. Très furieux, je jetai le téléphone par terre. La sorcellerie n’était vraiment pas qu’un mot, c’était également un comportement. Comment peut-on appeler quelqu’un à pareil moment ? Le bon côté des choses, c’est qu’elle nous avait empêchés de faire probablement l’amour. La journée s’annonçait déjà électrique. Quel regard aurai-je en croisant Moraine ? Ferait-elle comme si de rien ne s’était passé la veille ? Serais-je concentré pour les réunions prévues ? Dois-je remettre le coup sur la prochaine soirée ? En tout cas, il me fallait être prudent car ce n’est pas parce que je veux de la sauce que je vais me retourner la marmite chaude sur la tête.

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