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Un blog qui décrit ce que je vis, ressens, pense, ce que j'imagine et qui me permet de partager avec vous mes expériences de la vie.

Graines de pensées...

Une Vie Compliquée - Chapitre 28

Une Vie Compliquée - Chapitre 28

Eh merde ! Pour Sylvie, c’était désormais la course contre la montre. Elle n’avait pas sa voiture et n’était pas sûre que le parking de la clinique disposât d’un wifi. Sinon elle se serait connectée à distance au logiciel du GPS de sa voiture et télécharger l’itinéraire emprunté par Marc la veille. Comme cela elle pouvait se rendre soit au domicile d’Elsa, soit à son lieu de travail pour se rassurer que ce n’était pas à cause d’elle que Marc était parti de cette façon. Elle ratait une chance non des moindres de se rassurer car en matière de sentiments, tout peut aller vite. Mais avait-elle vraiment besoin de faire tout ce circuit quand elle pouvait aussi tranquillement aller vérifier à la clinique son alibi ? Elle remonta rapidement dans la chambre de Marc récupérer la clé de sa voiture et redescendit en trombe. Elle manqua de renverser au passage la maman de Marc qu’elle n’avait même pas pris la peine de saluer. En fait, elle ne pouvait pas savoir qu’elle était là vu qu’elle était préoccupée et absorbée.

Elle héla un taxi à qui elle ordonna de faire tout son possible pour se rendre à la clinique et promis au chauffeur un pourboire exceptionnel s’ils arrivaient en moins de dix minutes. Elle savait motiver les gens à voir comment le chauffeur se lança dans un rallye, prenant des raccourcis qu’elle n’avait jamais remarqués auparavant. Ils arrivèrent à la clinique en huit minutes. Même James Bond n’aurait pas fait mieux. Elle glissa un billet de dix mille francs au chauffeur en lui demandant de garder la monnaie.

  • Merci Madame. Si vous voulez, je vous donne mon numéro et je passe vous prendre pour toutes vos courses.
  • Ah oui c’est ça. Dégage d’ici avant que je ne change d’avis et que je reprenne mon argent.
  • Hayi. C’est les affaires madame. On ne sait jamais. Bonne journée

C’est les affaires. Elle n’en croyait pas ses oreilles. Si seulement il savait la raison pour laquelle elle avait pris son taxi. Le chauffeur ne pouvait pas se permettre de rouler très vite dans l’enceinte de la clinique. Elle le regardait partir le cœur soulagé de voir que la voiture de Marc était déjà garée au parking quand une idée lui traversa l’esprit. Et si ce chauffeur était la clé ? Elle fit de grands signes de la main en espérant que ce dernier puisse la voir à travers le rétroviseur. Ce qui d’ailleurs fût le cas car il mit le clignotant pour s’immobiliser. Elle le rattrapa rapidement et lui demanda finalement son numéro de téléphone. Le chauffeur ne se fit pas prier deux fois. Quand tu as envies de courir et qu’on vient t’annoncer que le mouton de ta tante s’est enfui, que fais-tu ?

Elle retourna ensuite à sa voiture et démarra en prenant soin de se connecter au système de gestion de sa voiture. Sur le GPS, elle sélectionna la dernière adresse visitée. Ça devrait normalement être chez Elsa. D’ailleurs elle n’avait rien à faire cette matinée. C’était l’occasion de partir en repérage.

En ce moment, la mère de Marc interpella la domestique qui s’occupait de nettoyer le salon :

  • Hé toi dis-moi. Il se passe quoi dans cette maison ?
  • Euh madame je n’ai aucune idée.
  • Comment ça aucune idée ? Pourquoi je vous paie même dans cette maison si vous ne pouvez pas m’informer sur ce qui se passe ?
  • C’est juste que monsieur votre fils est descendu en chantant puis est parti sans mademoiselle Sylvie qui est descendue dans un premier temps, remontée ensuite et redescendue très rapidement. C’est tout ce que j’ai vu.
  • Et tu as entendu quoi ?
  • Rien madame.
  • Ok.

La maman de Marc se posait déjà des questions sur ce qui pouvait expliquer une attitude pareille. Elle savait que la nuit ils avaient fait l’amour ensemble puisqu’elle venait parler à son fils quand elle entendit les gémissements venant de sa chambre. Ils étaient tellement occupés à se faire plaisir qu’ils n’avaient même pas remarqué qu’elle avait ouvert la porte légèrement pour voir ce qui s’y passait vraiment. Elle était quand même fière de son fils. Un vrai homme qui sait faire jouir les femmes. Mais sa joie était surtout de savoir que tout allait bien entre son fils et Sylvie et que la mission Elsa n’allait pas impacter négativement leur relation. Bientôt elle aurait ce qu’elle voulait. Pourvu que Marc passe à la vitesse supérieure et accélère les choses. Sinon à trop durer dans l’eau, une branche morte peut se prendre pour un caïman. Mais pourquoi n’étaient-ils pas repartis ensemble ce matin ? Un incident se serait-il passé tôt ce matin ? Une dispute ? Non. Sylvie était d’un tempérament un peu chaud et le ton serait monté de son côté. D’ailleurs elle le faisait parfois consciemment pour s’attirer les soutiens des autres face à Marc. Elle demanderait à Marc le soir si quelque chose s’était passé entre eux.

La journée se passa comme d’habitude. Chacun dans son train-train quotidien. Les vendeurs à la sauvette profitait de ce temps clément après la pluie d’hier. Le temps était idéal pour une balade à pieds. A deux, ce serait encore meilleur que seul. Elsa aurait bien aimé avoir de la compagnie mais à sa grande surprise, aucun signe de Marc depuis hier. C’est vrai qu’il lui a dit qu’il était engagé. Elle en savait plus désormais et était désolée pour elle. Mais cela lui faisait aussi mal. Elle commençait par l’apprécier, un peu plus que normalement. Elle avait hâte d’en finir avec cette journée. Et si elle passait à autre chose ? Oui. Quand on a du mal à remplir une page, il faut parfois décider d’y mettre un point puis d’ouvrir une autre. Elle allait désormais s’ouvrir au monde. Si une autre sollicitation venait, elle l’étudierait. La compagnie de Marc avait fait fuir des prétendants. Heureusement que son stage tirait à sa fin et qu’elle reprendrait le chemin de l’université. Qui sait si elle y rencontrera un homme taillé pour elle ? Mais dans la vie, on a toujours des yeux braqués sur soi, visibles comme invisibles. Il lui restait simplement une semaine à tenir. Une toute petite semaine. Demain elle travaillerait sur son rapport final de stage. Elle avait déjà une première version. Elle aurait bien aimé demander à Marc de le lire pour lui donner son avis d’un point de vue professionnel bien sûr. Cependant ce n’était pas si grave. Elle pourrait le demander à sa maman aussi.

 

Un récit de Martial Daté TEVI-BENISSAN

à suivre...

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