Un blog qui décrit ce que je vis, ressens, pense, ce que j'imagine et qui me permet de partager avec vous mes expériences de la vie.
23 Mai 2020
Parlant de l’œil invisible, Elsa ne se doutait pas qu’on l’espionnait. Bref, que quelqu’un se renseignait à son sujet. En effet, Sylvie avait fait dans un premier temps un crochet par les deux adresses téléchargées à partir du logiciel du GPS de sa voiture : le premier endroit était la maison d’Elsa et le deuxième était l’endroit où elle travaillait. Sur la résidence, elle ne pouvait pas vraiment savoir quel appartement sans attirer l’attention sur elle. Elle connaissait juste l’immeuble. Mais pour le bureau, elle connaissait l’essentiel. S’il fallait en savoir davantage, il lui faudrait un plan qui ne laisse rien transparaître. Pourquoi ne pas approcher un de ses collègues ? Mais qui parmi ses collègues pouvait la renseigner sans attirer les soupçons ? Pas une fille en tout cas. Car cela voudrait dire que Marc doit forcément lui plaire pour sacrifier Elsa. Et elle n’avait pas du tout envie de se farcir une situation pareille. Un homme ferait l’affaire. Mais que proposer pour l’intéresser, le convaincre ? Bref, elle allait trouver. Pour le moment, elle a un creux et va aller chercher de quoi se redonner des forces et aussi se doucher. Il était déjà neuf heures du matin et elle n’avait pas pris son bain à cause de cette Elsa. Dans tout cela, elle ne la connaissait même pas, jamais vu de photo et personne sur Facebook, ni Instagram ne portait le nom d’Elsa. Après sa douche, elle irait faire les magasins. Un cadeau pour son chéri Marc serait le bienvenu.
Elle démarra donc la voiture en direction de chez elle. Comme prévu, elle prit une douche rapide, puis une tasse de café avec les viennoiseries qu’elle avait acheté dans la croissanterie où Marc et Elsa avaient passé du temps la veille. Elle savait que son chéri avait bon goût vu comment le croissant était bien fait. Elle se rendit dans un magasin de ventes de costumes pour hommes et dames non loin du service de cette Elsa. Elle pourrait faire encore un peu le guet après ses achats. Et tenter son coup. Pourquoi ne pas séduire un de ses collègues ? Pour cela, il faut qu’elle fasse un truc pour voir qui porterait un regard coquin sur elle. Elle s’habilla donc de manière un peu provocante. Un homme, normalement constitué ne pouvait pas l’ignorer. Elle s’admira encore une fois de plus dans le miroir, ajusta son soutien-gorge pour mettre encore un peu plus en valeur ses seins légèrement dénudés, pivota sur un côté, puis sur l’autre avant de quitter sa chambre. Il sonnait presque midi quand elle rentra dans la boutique. Il aurait fallu qu’elle arrive plus tôt pour mettre en exécution son plan et vite repartir. Mais là, elle devait poiroter pendant au moins deux heures et lancer son coup vers quatorze heures.
Elle se mit à observer les chemises. Il y en avait de toutes les marques. Elles étaient tellement magnifiques et elle avait l’embarras du choix. Elle voulait une seule chemise, celle qui ferait son affaire. Mais comme toute bonne femme qui sait faire du shopping, il fallait qu’elle aille également dans le rayon des dames. Elle croisa une dame qui semblait indécise sur le choix à faire. A l’observer d’un peu plus près, on sentait qu’elle n’avait pas l’habitude des magasins et n’avait pas beaucoup d’expérience. Elle semblait très jeune en plus. Soit un garçon essaie de l’impressionner en l’emmenant ici, soit elle vient juste pour observer et apprécier. Si seulement elle avait une fois vu Elsa, elle l’aurait tout de suite reconnu. Elle s’est longuement retenue mais finit par craquer :
En passant en revue les tenues exposées, Sylvie marmonnait : Tu as un teint légèrement clair, un petit visage rond, un tissage court. Pendant ce temps, Elsa l’observait attentivement. Elle avait l’impression d’un visage déjà vu quelque part. Mais elle ne savait pas vraiment où cela pouvait être. Et puis si elles avaient été en contact, elle n’aura jamais oublié son visage. Puis d’un coup, elle s’arrêta.
La jeune dame (Elsa) s’avança et quand elle regarda la robe, elle écarquilla les yeux.
C’était une robe bleue, en soie, longue qui lui tombait jusqu’à la cheville. Le haut était recouvert de dentelles fines avec une bretelle fine. Un peu cintrée au niveau de la taille, un côté était fendu jusque vers le bas. Quand elle l’enfila et fit un aller-retour, elle fut soulagée que sa cuisse ne se faisait pas voir à travers la fente. Mais en position assise, elle pouvait en disposer comme elle voulait. C’était parfait pour séduire. Mais elle allait séduire qui en fait ? Un regard triste s’installa laissant penser qu’elle n’aimait pas la robe.
Après tout comment pouvait-elle lui dire qu’elle aurait aimé aller à cette fête avec un homme, qui probablement ne lu ferait pas signe, et qui plus est en couple déjà, et qu’à la fin elle risquait d’aller seule sans cavalier ? A une inconnue en plus même si elle l’avait aidé à choisir. Elle devait retourner rapidement la situation à son avantage.
Puis elles se séparèrent. Cependant, Elsa remarqua que la dame (Sylvie) observait attentivement trois chemises sans pouvoir se décider. Elle s’approcha et lui demanda :
Sans hésiter, Elsa porta son choix sur une chemise bleu ciel avec de très petits carreaux.
Un récit de Martial Daté TEVI-BENISSAN
à Suivre...